Les chefs d’État de la CEDEAO ont validé l’option militaire au Niger. Il est question d’intervenir par la force pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Une mission à hauts risques et une intervention des plus périlleuses, qui rappelle la Libye.
C’est ce jeudi 10 août 2023 que les chefs d’État de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) se sont réunis à Abuja, la capitale du Nigeria. Une réunion extraordinaire axée sur la situation au Niger. Dans ce pays ouest-africain, les militaires ont pris le pouvoir par la force, en renversant le Président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Un putsch jugé de trop, après ceux du Mali et ceux du Burkina Faso.
Quand l’OTAN semait le chaos en Libye
Des changements anticonstitutionnels que l’instance sous-régionale a décidé de bannir. Surtout depuis que le tout nouveau Président du Nigeria, Bola Tinubu, assure la présidence de la CEDEAO. Si les putschs au Mali, en Guinée et au Burkina Faso n’ont pas déclenché de fortes réactions de l’institution, tel ne semble pas être le cas de celui du Niger. Pour ce cas précis, la CEDEAO ne compte pas rester les bras croisés. Elle a même décidé de prendre les armes pour régler la crise qui sévit dans le pays.
Une intervention militaire étrangère dans un pays souverain n’est donc pas à écarter, dans les prochains jours. Une situation qui rappelle la Libye, alors dirigée par Mouammar Kadhafi. Une intervention militaire de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), avait abouti à la mort du Président libyen d’alors, le 20 octobre 2011. Et depuis cette date, ce pays d’Afrique du Nord vit dans une instabilité chronique. La Libye est en effet engluée dans une crise sans précédent, sans compter qu’elle est devenue le sanctuaire des organisations terroristes.
L’histoire retiendra que la France…
Aujourd’hui, autant la France était pilote dans cette intervention en Libye, sous la houlette de son Président d’alors, Nicolas Sarkozy, autant Paris apporte son « plein soutien à l’ensemble des conclusions du Sommet de la CEDEAO ». Et la principale conclusion est que les pays membres de l’institution ont décidé de lancer l’assaut au Niger. C’est même évident que la France a fait des pieds et des mains pour que cette intervention militaire ait lieu au Niger. D’ailleurs, Paris ne s’est pas caché de sanctionner tout soutien aux putschistes.
Aujourd’hui encore, l’histoire semble bégayer. Le Niger, situé dans la région des trois frontières où sont actifs les terroristes, est sur le point d’être attaqué, selon une information de Jeune Afrique. Si attaque il y a lieu, difficile de ne pas faire le parallèle avec la Libye où la France a dirigé l’intervention militaire, laissant le chaos derrière elle. Aujourd’hui, c’est au tour du Niger, où la France semble tirer les ficelles pour sauvegarder ses intérêts. Quitte à faire imploser toute la région ouest-africaine ? S’il y a une intervention militaire au Niger, l’histoire retiendra !