En Afrique, seul un internaute sur dix a accès au haut débit, plus rapide. Cette situation peut et doit changer, affirme une Commission de l’Onu, qui entend promouvoir un meilleur accès à Internet à travers le monde. Pour Afrique Renouveau, André-Michel Essoungou a lu son rapport.
Pour les plus de 100 millions d’internautes d’Afrique, les connexions sont en général lentes et coûteuses. En moyenne, seul un utilisateur sur dix a accès au haut débit, plus rapide. Cette situation peut et doit changer, affirme la Commission du haut débit au service du développement numérique, qui entend promouvoir un meilleur accès à Internet à travers le monde. Réunis en octobre dernier, à Genève (Suisse), les membres de cette commission de l’ONU ont fixé des objectifs ambitieux. Dans les 48 pays les moins avancés (dont 33 se trouvent en Afrique) le pourcentage d’utilisateurs du haut débit devrait atteindre 15 % de la population d’ici à 2015. Pour les pays en développement, l’objectif visé est de 50 %, et de 60 % pour les pays développés.
Selon la commission, l’utilisation du haut débit ouvre de nouveaux horizons aux jeunes, favorise l’émancipation des femmes et offre davantage de débouchés économiques à tous. Pour améliorer l’accès au haut débit, chaque pays devrait disposer de programmes nationaux et adopter une réglementation favorable à son expansion, conseille la commission.
Bien qu’ils soient ambitieux, ces objectifs sont assez proches de certaines prévisions relatives à la croissance de l’accès à Internet haut débit en Afrique. Informa Telecoms & Media, une société de conseil, estime qu’en 2015, le continent comptera 265 millions d’abonnés au haut débit (soit plus de 20 % de la population), contre environ 12 millions actuellement.
En Afrique du Sud, l’aide au bout du fil
Siboniso Hlela vit dans le township de Siphumelele près de Howick, au KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Sa maison est située au bas d’une pente, près d’un petit cours d’eau. Parfois, lorsqu’il pleut notamment, le réseau d’égouts déborde. Les eaux usées envahissent la résidence de Siboniso. Fin 2010, la situation était si catastrophique que six mois durant, une mare d’eau sale, due à une panne du système d’égout municipal, l’a empêché d’ouvrir une des portes de son logement. Les mauvaises odeurs étaient telles que certains de ses amis ne voulaient plus rendre visite à Siboniso.
Pendant de nombreux mois, Siboniso a essayé d’obtenir l’aide des autorités, sans succès. Mais en utilisant les médias sociaux et en établissant des contacts avec des organisations non gouvernementales (ONG) et des responsables des pouvoirs publics locaux, il a pu faire bouger les choses.
Siboniso avait entendu parler de la Duzi Umngeni Conservation Trust (DUCT), une ONG qui s’occupe de la gestion des cours d’eau en Afrique du Sud. Après avoir été de nouveau inondé par des eaux d’égout, il a filmé les dégâts avec son téléphone portable. Il a ensuite téléphoné à Liz Taylor, une bénévole de l’ONG. Ils se sont fixé rendez-vous chez lui par SMS. Une fois sur place, Liz a elle aussi pris des photos, avec son téléphone portable. Les fichiers vidéo étant trop volumineux pour être transférés par SMS, Siboniso a expliqué à Liz comment les transférer de portable à portable via Bluetooth, une méthode de connexion sans fil de courte portée.
Le samedi 14 février 2011, Siboniso a une nouvelle fois téléphoné à Liz. Les égouts débordaient de nouveau. Liz et une collègue travaillant pour une autre ONG ont pris des photos de l’inondation. Mais c’était la fin de semaine et les bureaux de la municipalité étaient fermés. À 11 heures du matin le dimanche, Liz a donc transmis un courriel et des photos à Sbu Khuzwayo, le responsable de district de la municipalité d’UMgungundlovu, qui s’est empressé de réagir quelques minutes plus tard. Une équipe d’intervention s’est rendue sur les lieux le lundi et moins d’une semaine plus tard, les canalisations municipales étaient réparées et le problème réglé.
Cet article se base sur une étude de cas de Liz Taylor, Jim Taylor et Londi Msomi.