Le scandale qui éclabousse en ce moment le Président Jacob Zuma, accusé d’avoir détourné 23 millions d’euros pour rénover sa résidence, met l’ANC dans une position très inconfortable. Le parti au pouvoir tente de minimise l’affaire alors que les journaux réclament que des têtes tombent !
Jacob Zuma ne pourra plus dormir sur ses deux oreilles encore longtemps. Accusé d’avoir détourné 23 millions d’euros pour rénover sa résidence, après la publication d’un rapport, il fait profil bas, alors que son parti, l’ANC, très embarrassé, tente de faire passer cette affaire aux oubliettes. « L’ANC n’entend pas ignorer le rapport (publié mercredi, ndlr) de la médiatrice de la République ni le discréditer », a clamé devant la presse son secrétaire général Gwede Mantashe, regrettant tout au plus le « timing » de sa publication en pleine campagne pour les élections du 7 mai.
Gwede Mantashe a tenté tant bien que mal d’emboîter le pas aux journaux, qui demandent que « des têtes tombent maintenant », réclamant à son tour que « ceux qui ont manqué à leurs devoirs subissent les conséquences, qu’ils soient fonctionnaires du gouvernement, ministres ou ex-ministres ». Selon lui, « tous les responsables publics, fonctionnaires et entreprises privées impliqués dans une quelconque mauvaise gestion doivent aller en justice, et tous les fonds acquis de façon inappropriée être récupérés ».
« Zuma n’a pas menti »
« Quand je dit tous, je veux dire tous », a insisté le secrétaire général, ajoutant que « l’ANC pouvait demander des comptes à Jacob Zuma tout en invitant les médias et l’opinion à ne pas se laisser aveugler par l’émotion », et assurant que le Président n’avait pas menti au Parlement lorsqu’il a dû se justifier sur ces travaux en 2012 ». Il a aussi suggéré que l’architecte, Minenhle Makhanya, payé au pourcentage et qui a gagné 16,5 millions de rands (plus d’un million d’euros), puisse être interpellé. La facture totale du chantier a grimpé à 246 millions de rands (16,5 millions d’euros).
Désormais, « l’important c’est de savoir qui a abdiqué ses responsabilités face à cet architecte », a poursuivi Gwede Mantashe. Une stratégie soigneusement étudiée face aux sommes faramineuses que Jacob Zuma est prié de rembourser, après avoir officiellement affirmé qu’il renforçait la sécurité de sa résidence. Or, il a effectué une multitude de travaux qui n’avaient rien à voir avec la sécurité : piscine, enclos à bétail, amphithéâtre, centre d’accueil pour visiteurs. Même si l’ANC tente habilement de minimiser l’affaire, pas sûr que le chef d’Etat s’en sorte cette fois-ci, à quelques semaines des élections générales.