Le président sud-africain a été interpellé par la Fédération des syndicats d’Afrique du Sud afin que l’état d’urgence soit décrété dans le secteur minier, en proie depuis plusieurs semaines à des grèves ponctuées de troubles.
La Fédération des syndicats d’Afrique du Sud (COSATU) est repassé ce jeudi à l’offensive afin que le président Jacob Zuma décrète l’état d’urgence dans le secteur minier. Le COSATU estime que cette initiative doit être rapidement prise jusqu’à ce que l’accord de paix et la législation d’Afrique du Sud soient respectés par l’ensemble des syndicats et employeurs du secteur minier. Le COSTAU, qui a exprimé sa déception de ne voir aucun effort s’engager tant du côté des employeurs que de celui des grévistes, a lancé son appel après la suspension mercredi, et pour une durée indéterminée, des négociations autour de la reprise du travail dans les mines.
« Le COSATU a appelé à plusieurs reprises à une intervention du gouvernement provincial, du gouvernement national et des patrons des mines pour examiner sérieusement la situation du secteur minier et prendre des mesures en conséquence », a déclaré la secrétaire du COSATU dans la province du Nord-Ouest, Solly Phetoe.
Menaces et intimidations
La Fédération des syndicats s’est dit inquiète face à aux violences hebdomadaires exercées à l’encontre des personnels qui ne suivent pas les mouvements de grève. Un membre de l’Union nationale des mineurs (NUM) a été brutalement attaqué jeudi alors qu’il se rendait sur son lieu de travail, dans la province de Limpopo. Ce dernier se trouve dans un état critique. Le COSATU affirme également que certains grévistes désirant reprendre le travail craignent de quitter le syndicat en grève, de peur des représailles.
Pas moins de 80 000 personnes se sont ralliées le 23 janvier à l’Association des mineurs et de la construction de l’Union (AMCU) afin de réclamer une augmentation des salaires, jusqu’à 12 500 rands par mois, soit 1 136 dollars.
« Le COSATU estime que la bonne interaction à travers le dialogue est la seule solution aux défis, auxquels font face les travailleurs dans le pays et les violences ne peuvent pas résoudre ce défi », indique un communiqué.
La journée de jeudi a également été marquée par une manifestation de membres de l’AMCU à Pretoria, en signe de protestation contre le gouvernement.