Xoliswa Ntshingila a été distinguée meilleure coiffeuse dans la catégorie « cheveux crépus », le 3 juillet à Moscou (Russie), lors du championnat mondial de coiffure. La section Afrique de l’Organisation mondiale de la coiffure salue la performance de la jolie Sud-Africaine, mais regrette que la Nation arc-en-ciel ait été le seul pays représenté, les autres s’abstenant par manque d’argent.
Xoliswa Ntshingila élue artisane internationale du cheveu afro. La Sud-Africaine de 40 ans a été distinguée meilleure coiffeuse, le 3 juillet à Moscou (Russie), dans la catégorie Black trophy – Hair by night, réservé aux spécialistes qui travaillent le cheveu crépu. « Je suis très fière, c’était une grande opportunité. Je travaille dur et ça a payé ! », a expliqué à Afrik celle qui assure manier tout type de cheveux. C’est donc la troisième fois (2002, 2004 et 2006) que son pays remporte ce prestigieux prix. Soit une récompense par participation. Le sacre de Xoliswa Ntshingila, qui est rentrée avec une médaille d’or et un diplôme, s’est déroulé lors du Championnat mondial de coiffure, organisé tous les deux ans par l’Organisation mondiale de la coiffure (OMC). La grand messe des rois du ciseaux et du peigne, où seule l’Afrique du Sud a représenté le continent noir.
Trois Sud-Africains en tête du « Black Trophy »
Cette victoire est le fruit d’une grande aventure. « Je travaille pour SoftSheen Carson (une grande marque de produits capillaires ‘ethniques’, ndlr) depuis sept ans. Je donne des cours de coiffure du lundi au jeudi. Pour la compétition, la société devait choisir une personne et elle m’a choisie pour représenter la société et le pays ! » se souvient la charmante Xoliswa Ntshingila. Quatre autres coiffeurs, sélectionnés ailleurs, l’ont rejoint avant le départ.
« Les coiffeurs ne sont pas partis en tant qu’individus. On a tous travaillé ensemble pour former une équipe. Et c’est cette équipe qui a tout conçu », se souvient Anthony Missenden, manager de l’équipe africaine et président de la section Afrique de l’OMC. Le gang de cinq pros sud-africains était en compétition avec deux spécialistes de Taiwan, deux de Grande-Bretagne et un de Mongolie. Mais il a brillé devant les trois jurys.
Trois représentants du pays dirigé par Thabo Mbeki sont arrivés en tête : la lauréate Xoliswa Ntshingila avec 89 points et ses compatriotes Chantell Van Wyk et Jonas Massubele sont ex-aequo avec 86 points. Aubrey Louw et Denise Paul font aussi un score identique (72 points) et se classent respectivement aux sixième et septième places, derrière un confrère britannique qui a eu le même score. « Je savais que j’étais une grande travailleuse et que j’avais de l’expérience, mais je ne pensais pas que je décrocherais l’or », a expliqué à la BBC Xoliswa Ntshingila, qui se rase en ce moment la tête les « lundis et vendredis », mais apprécie de changer de coiffure.
Pas assez de pays africains représentés
Belle victoire, mais « nous aimerions que plus de gens aient participé au Black Trophy, Nous étions très déçus que les Etats-Unis ne soient pas venus, nous aurions aimé nous mesurer à eux », confie Anthony Missenden. Le manque d’Africains est, d’après lui, le fait des moyens limités pour assister à la compétition. « Notre situation économique est différente des Etats-Unis ou de l’Europe. Nous manquons de sponsors et d’argent. C’est d’ailleurs pour cela que nous nous présentons uniquement à la catégorie Black Trophy. En ce qui nous concerne, c’est SoftSheen Carson qui nous a sponsorisé et permis de partir. Mais monsieur Salvatore Fodera (président de l’Organisation mondiale de la coiffure, ndlr) doit faire quelque chose pour encourager les Africains à participer au championnat », insiste-il.
Pas facile, dans ce contexte, de percer. Sans compter le fait que le tournoi n’est pas connu de tous. « J’ai seulement connu cette compétition l’année dernière. C’était principalement les coiffeurs blancs qui le connaissaient. Ça ne devrait pas être comme ça, mais ça l’est. Maintenant, nous commençons à nous tenir la main », a indiqué Xoliswa Ntshingila à la BBC.
Lorsque la native du Transkei ne travaille pas pour ShoftSheen Carson, elle se perfectionne. Le vendredi est réservé à la création de nouvelles coupes, qu’elle expérimente sur ses modèles. Et le samedi et dimanche, elle récupère. En gardant à l’esprit de toujours exceller. Elle envisage bien de participer au championnat mondial de coiffure de 2006 à Chicago (Etats-Unis), mais tout ne dépend pas d’elle. Elle conclut : « J’espère que ShoftSheen Carson me sélectionnera à nouveau ! »