La ministre sud-africaine de l’Education a appelé ce week-end à un nouveau procès contre Oscar Pistorius qui a été jugé coupable d’homicide involontaire.
Oscar Pistorius n’a pas eu le verdict qu’il méritait. C’est ce que pense la ministre sud-africaine de l’Education et présidente de la Ligue des femmes du parti au pouvoir, Angie Motshegka, qui s’est dite « déçue » du jugement rendu. Ce week-end, elle a exprimé le souhait que le champion paralynpique soit rejugé et « espère que le parquet va faire appel ».
L’athlète sud-africain a été reconnu coupable, vendredi à Pretoria, de coups mortels ayant entraîné la mort de sa petite amie Reeva Steenkamp, en février 2013, mais sans que l’intention de tuer ne soit retenue. La ministre de l’Education n’est pas la seule à s’être étonnée de la décision de la justice. La presse locale tire à boulet rouge sur la juge Thokozile Masipa. Selon elle, qui se disait être intransigeante, Pistorius a fait usage de son arme à feu en croyant que sa vie était menacée.
« Un gosse de riche qui n’assume pas ses actes »
Dans le Daily Maverick, la chroniqueuse Ranjeni Munusamy évoque « la mort d’une femme et l’histoire d’une société déraisonnable ». « Est-ce la soif de sang qui nous pousse à vouloir le voir écoper de la peine maximale pour avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp ? Est-ce parce que sa défense nous semblait improbable ? Est-ce parce que Pistorius est un gosse de riche arrogant, qui n’assume pas ses actes ? », s’interroge-t-elle. « Nous avons vécu (ou péri) par procuration à travers Reeva Steenkamp, pensant que sa justice serait notre justice. Le cas Pistorius était le plus grand fait-divers de l’Afrique du Sud démocratique, et nous avons tous été aspirés dans ce procès pour diverses raisons : le côté people, le sensationnel, le procès hors norme, l’intrigue. Et la tragédie absolue de cet événement », écrit la chroniqueuse.
De nombreux Sud-Africains doutent de la sincérité du coureur qui disait être persuadé de tirer sur un cambrioleur. Or, Pistorius a dû s’apercevoir que sa petite amie, Reeva Steenkamp, n’était pas dans le lit lorsqu’il s’est levé. D’autant qu’il a été indiqué que Reeva n’est pas morte au premier coup de feu. L’expert balistique avait souligné, lors du procès, que Reeva avait eu le temps de se voir mourir, touchée d’abord à la hanche une première fois avant d’être atteinte mortellement.
Les parents de Reeva fustigent le verdict
Les parents de la défunte ne digèrent pas ce verdict. Oscar Pistorius « a tiré sur la porte, et je n’arrive pas à croire qu’ils croient que c’était un accident. Elle est morte d’une mort horrible, douloureuse, terrible et elle a souffert (….). Il y a eu tellement d’erreurs qui ont été commises, ça ne colle pas », a déploré June Steenkamp, la mère de Reeva.