Afrique du Sud : Sterkfontein, au cœur du berceau de l’humanité, rouvre au public


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Dans les grottes de Sterkfontein
Dans les grottes de Sterkfontein

Fermé depuis plus de deux ans à cause d’importants dégâts provoqués par une inondation, le site préhistorique de Sterkfontein, en Afrique du Sud, accueille de nouveau les visiteurs avides de remonter le fil de l’humanité. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, ce haut lieu de la paléontologie est réputé pour la richesse exceptionnelle de ses fossiles d’australopithèques, témoins précieux de nos origines.

La réouverture marque une nouvelle ère pour ce site mythique, où science et mémoire de l’espèce humaine s’entrelacent à chaque strate de calcaire.

Un trésor enfoui dans la roche sud-africaine

Situé à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Johannesburg, dans la région surnommée le « Berceau de l’humanité« , Sterkfontein fascine depuis plus d’un siècle. CC’est en 1896, au cours de travaux d’extraction de chaux, qu’un mineur italien découvrit ces grottes calcaires. Elles deviendront par la suite le berceau de découvertes archéologiques majeures. Dès 1936, des fouilles encadrées par l’Université de Witswatersrand ont permis la découverte des tout premiers fossiles d’australopithèques. Ces hominidés bipèdes, ancêtres de l’humanité, ont vécu en Afrique. Leur présence s’étend entre deux et quatre millions d’années avant notre ère.

Little Foot, Madame Ples et les autres…

Parmi les centaines de fossiles exhumés à Sterkfontein, deux spécimens se sont fait connaître dans le monde entier. Little Foot est un squelette presque complet d’australopithèque, retrouvé dans les années 1990 dans un état de conservation exceptionnel. Quant à Madame Ples, son crâne intact, découvert en 1947, continue de fasciner les chercheurs. Grâce à ces vestiges, les scientifiques ont pu mieux comprendre la posture, la locomotion et même le mode de vie des premiers hominidés. Aujourd’hui encore, les fouilles se poursuivent dans les galeries profondes, parfois jusqu’à 60 mètres sous terre. Dans la célèbre « chambre de l’éléphant« , les archéologues s’activent à la lumière de leurs lampes frontales. Ils espèrent révéler de nouveaux fragments de notre passé.

Un site vivant, entre science et transmission

Sterkfontein n’est pas figé dans le temps. Sa richesse géologique permet de nouveaux prélèvements à mesure que les technologies évoluent. Les chercheurs de l’Université de Wits adoptent une approche prudente. Ils explorent certaines zones tout en en préservant d’autres pour les générations futures de scientifiques. La grotte est aussi un lieu de médiation scientifique, où guides passionnés racontent aux visiteurs les récits de l’évolution humaine. La réouverture du site est donc plus qu’un simple événement touristique : c’est une reconnexion collective avec nos origines.

Réplique du crâne de l’Enfant de Taung à Sterkfontein.
Réplique du crâne de l’Enfant de Taung à Sterkfontein.

Le patrimoine mondial au service de l’avenir

Classé par l’Unesco en 1999, le site des grottes de Sterkfontein symbolise la reconnaissance de l’Afrique comme berceau de l’humanité, anticipée dès 1871 par Charles Darwin. Ce patrimoine mondial, désormais accessible à nouveau au grand public, continue d’inspirer autant qu’il éclaire. Dans ce sanctuaire de pierre et de silence, chaque visite est une immersion dans la mémoire du monde, et chaque fossile exhumé un chapitre de l’histoire humaine à réécrire.

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