Le déploiement des soldats sud-africains dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de susciter des réactions controversées en Afrique du Sud. Depuis le début des affrontements contre le groupe armé M23, quatre soldats sud-africains ont perdu la vie.
Ce lourd bilan alimente les débats sur la pertinence de la présence de Pretoria en RDC, réalisés dans le cadre des missions de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et de la Monusco. Face à ces critiques, le président Cyril Ramaphosa a pris la parole dans sa lettre hebdomadaire à la nation pour justifier cette intervention.
Ramaphosa : « La violence en Afrique concerne tous les Africains »
Pour le chef de l’État sud-africain, les conflits en Afrique ont nécessité une solidarité continentale. « La violence et les conflits en Afrique sont l’affaire de tous les Africains », a t-il déclaré. Affirmant son soutien inconditionnel au peuple congolais, Ramaphosa a insisté sur la nécessité de restaurer la paix et la sécurité dans cette région tourmentée. Ses propositions interviennent alors que la situation sécuritaire se dégrade et que les tensions diplomatiques s’intensifient entre l’Afrique du Sud et le Rwanda, accusé de soutenir le M23.
Une mission en attente d’un cessez-le-feu
Le président sud-africain a également rappelé l’importance d’une solution politique. En réponse à l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies, Ramaphosa a exhorté le M23 à se retirer des territoires occupés. Il a promis de renforcer l’équipement et le soutien aux soldats de la SADC. Il a également indiqué que la mission pourrait se terminer une fois qu’un cessez-le-feu serait atteint. Cette déclaration vise à rassurer une opinion publique de plus en plus sceptique quant à l’implication militaire sud-africaine à l’étranger.
Diplomatie tendue avec le Rwanda
Les relations entre Pretoria et Kigali se sont détériorées, suite aux accusations de Ramaphosa contre le Rwanda, qu’il tient pour responsable de la mort de soldats sud-africains. Le président rwandais, Paul Kagame, a riposté en qualifiant les forces sud-africaines de « belligérantes » et en les accusant de soutenir les opérations militaires du gouvernement congolais. Cette escalade verbale reflète des relations historiques compliquées entre les deux nations, exacerbées par des incidents diplomatiques passés et des soupçons mutuels.
Le soutien de Kinshasa à Pretoria
Malgré les tensions, la présence militaire sud-africaine a été saluée par les autorités congolaises. Judith Suminwa, cheffe du gouvernement congolais, a exprimé sa gratitude à l’égard de Pretoria pour son engagement en RDC, lors de l’ouverture de la conférence annuelle Mining Indaba au Cap. Toutefois, elle a également énoncé le pillage des ressources minières de l’est du Congo et pointé du doigt les acteurs qui alimentent le conflit.