En Afrique du Sud, la question suscite parfois autant d’intérêt que l’identité du père de l’enfant de Rachida Dati en France. A qui des deux épouses et des fiancées connues du futur président sud-africain Jacob Zuma incombera la fonction de première dame ?
Deux épouses, deux fiancées et une fille pourraient prétendre à la fonction de « Première dame » en Afrique du Sud, après la victoire du Congrès national africain (ANC) aux élections générales du 22 avril. Jacob Zuma, le leader de l’ANC, sera investi à la magistrature suprême le 6 mai prochain par le Parlement. Le suspense devrait être alors plus intenable sur l’identité de la First lady qu’il ne l’a été sur celui du futur président sud-africain. En Afrique, la coutume voudrait qu’un chef puisse se prévaloir de plusieurs femmes. En pays zoulou, pas besoin d’être un chef. Comme dans de nombreux pays africains, les hommes ont le droit d’être polygames. Et Jacob Zuma, fringant sexagénaire que la presse sud-africaine surnomme « pantalon d’amour », en bon zoulou, ne piétine pas la tradition. Il a convolé en justes noces (traditionnelles, mais officielles) avec quatre femmes dont deux partagent toujours sa vie. Il a rencontré la première en 1959 et l’a épousé en 1973. Sizakele Khumalo vit dans leur maison du Kwazulu Natal, à Nkandla. Elle s’occupe des nombreux enfants de son mari, 17 ou 18 au total, selon les sources. Elle même n’en a pourtant eu aucun avec le leader de l’ANC. Selon la Constitution sud-africaine, qui reconnaît la polygamie, c’est à elle que devrait revenir la charge de première dame. Cependant, l’amour de jeunesse de Zuma, « (sa) femme – (sa) sœur – (son)amie – (sa)mère » comme il le dit, serait très timide.
L’insubmersible Sizakele Khumalo
Jacob Zuma a ensuite épousé Kate Mantsho, qui ne semble pas avoir été très heureuse dans sa vie de couple. Elle a mis fin à ses jours en 2000 et, dans sa lettre d’adieu, elle a comparé son ménage à « 24 années d’enfer ». Cinq enfants sont nés de son union avec Jacob Zuma. Nkosazana Dlamini-Zuma, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Thabo Mbeki, rival politique de Jacob Zuma, a été la troisième épouse du futur président sud-africain. En femme émancipée, elle a demandé le divorce en 1998. Mais elle entretient de bonnes relations avec le père de ses quatre enfants. Nkosazana Dlamini-Zuma pourrait d’ailleurs collaborer dans les mois à venir avec celui qui l’a initiée à la politique.
La dernière de ces quatre épouses officielles s’appelle Nompumelelo Ntuli. Ils se sont mariés en 2008. D’une trentaine d’années la cadette de Jacob Zuma, elle rechigne moins aux apparitions publiques que son aînée dans le cœur de son compagnon. Cette qualité pourrait faire d’elle la première dame sud-africaine, une responsabilité pour laquelle d’autres se sentent déjà prêtes. C’est le cas Thobeka Mabhija, qui aurait affirmé d’après le Sunday Times, qu’elle serait la future « First lady ». Des propos qu’elle a immédiatement démentis. Jacob Zuma aurait payé la dot en janvier pour faire de cette jeune femme de 35 ans sa cinquième épouse. Elle lui aurait donné deux enfants, dont un nourrisson de cinq mois. Bongi Nguema serait une autre fiancée du nouveau chef de l’exécutif sud-africain. Leur relation, dont est né un fils, a été confirmée par le frère de Jacob Zuma, Michael.
Jacob Zuma aura le dernier mot
Dans un entretien télévisé, Jacob Zuma avait clamé haut et fort : « J’aime mes femmes et je suis fier de mes enfants. » L’un d’eux pourrait d’ailleurs devenir la première dame sud-africaine à la place de ses nombreuses compagnes. Dudzile Zuma, 26 ans, fervente supportrice de son père et qui avait témoigné en sa faveur lors de son procès pour viol en 2006, pourrait être l’heureuse élue. Ce n’est pas la première fois que les Sud-Africains seraient confrontés à une telle situation. Après son divorce avec Winnie Mandela et avant son mariage avec Graça Machel, Nelson Mandela, premier président noir de l’Afrique du Sud, avait dû faire appel en 1994 à l’une de ses filles, Zinzi, pour tenir ce rôle protocolaire.
D’après ses proches, Jacob Zuma se réserve le droit de choisir sa « first lady ». A moins qu’il n’estime, comme cette marchande d’Eshowe, village proche du sien, qu’il n’en ait pas besoin. La jeune Phindile Mbatha, 21 ans, voit très bien la troisième épouse, Dlamini Zuma, dans ce rôle. Néanmoins, quand elle a appris qu’ils étaient divorcés, elle a tranché : « Peut-être qu’après tout le pays n’a pas réellement besoin d’une première dame ». Jacob Zuma ne serait pas le premier président (africain), à l’instar des chefs de gouvernements de l’Arabie Saoudite ou des Emirats, à s’en passer.