Les Sud-africains pourront, d’ici le deuxième trimestre 2005, jouir d’un abonnement téléphonique grâce au réseau électrique. C’est le défi que se sont lancés des compagnies locales d’électricité pour casser le monopole de Telkom, la compagnie publique de téléphone. Un défi qui permettra également de proposer des prestations Internet.
Disposer du téléphone grâce au réseau électrique, ce sera d’ici le deuxième trimestre 2005, une réalité en Afrique du Sud. Le projet devrait démarrer dans les villes de Johannesbourg et de Pretoria. La technologie utilisée est celle des Courants Porteurs en Ligne (CPL). Il s’agit de superposer, au signal électrique, un deuxième signal à plus haute fréquence mais de faible énergie qui se propage sur l’installation électrique. Ce deuxième signal permet la transmission des données numériques, donc de l’Internet.
Le téléphone pour tous !
A l’heure actuelle, seulement 10% des Sud-africains disposent d’un abonnement téléphonique à cause des tarifs prohibitifs pratiqués par la compagnie publique Telkom, dont le monopole devrait arriver à échéance le mois prochain. Contribuer à démocratiser le téléphone, l’Afrique du Sud est presque totalement électrifiée (à 98%), c’est l’objectif affiché de la City Power Johannesburg, la compagnie d’électricité de la ville. Elle espère d’ailleurs être rejointe par d’autres entreprises d’autres régions afin d’offrir ses services à l’échelle nationale. Les plus pauvres, que l’on retrouve majoritairement dans la population noire sud-africaine, pourront ainsi jouir d’une ligne fixe mais aussi de l’Internet.
Par ailleurs, le prix des communications pourrait être le tiers de celui pratiqué actuellement par Telkom. En somme, le téléphone via le réseau électrique pourrait devenir un moyen fort efficace de réduire le fossé numérique qui demeure encore, depuis la fin de l’Apartheid, entre Blancs et Noirs au sein de la nation Arc-en-ciel. Un pays qui compte pourtant, en Afrique, le plus grand nombre d’utilisateurs du Net. Et si le téléphone fixe n’est pas à la portée de tous en Afrique du Sud, ce n’est pas le cas du téléphone cellulaire. Plus de trente six pour cent des Sud-africains possèdent un mobile. Ces derniers représentent 77% des abonnés au téléphone, fixe et mobile confondus. A noter que le recours à la technologie du CPL remonte à une dizaine d’années mais son utilisation reste marginale. Notamment du fait de la férocité de la concurrence en matière de fourniture de services téléphoniques.