Le sculpteur Brett Murray, qui a créé une sculpture du président Jacob Zuma, laissant apparaitre son pénis, a défrayé la chronique en Afrique du Sud. L’œuvre d’art a provoqué l’indignation du parti au pouvoir, le Congrès National Africain (ANC), qui compte porter l’affaire devant les tribunaux.
Le pénis de Jacob Zuma est sur toutes les lèvres en Afrique du Sud. La sculpture du plasticien sud-africain Brett Murray qui représente Jacob Zuma adoptant la posture de Lénine fait polémique. Les parties génitales du chef d’Etat sont en effet bien mises en évidence. L’œuvre qui s’intitule The Spear est d’ailleurs la pièce centrale de son exposition qui s’achèvera le 16 juin au Goodman Gallery, une galerie privée de Johannesburg.
Brett Murray a déclenché les foudres des membres du Congrès National Africain (ANC) au pouvoir. Ces derniers s’insurgent contre la sculpture qu’ils estiment diffamatoire à l’encontre du dirigeant sud africain. Celle-ci a d’ailleurs été vandalisée ce mardi. La zone de la toile représentant le sexe du président est désormais recouverte de peinture noire et rouge.
«J’ai voulu que l’art s’exprime»
Les membres de l’ANC espèrent voir le portrait de Jacob Zuma retirer de l’exposition. Selon leur porte parole, Mac Maharaj, « aucun être humain ne mérite d’être dénigré de cette manière choquante ». C’est pour cette raison qu’ils ont décidé d’entamer une procédure judiciaire, le 18 mai 2012, afin de faire retirer le tableau de la galerie. L’artiste qui s’est exprimé à la suite de cette polémique a déclaré qu’il « a simplement souhaité laisser l’art s’exprimer ». Le journal Citypress a quant à lui déjà publié une photo de l’œuvre.
Brett Murray s’est intéressé au « parti au pouvoir » pour son exposition qui compte une soixantaine d’œuvres. L’artiste pointe du doigt les affaires de corruption qui touchent l’ANC. De plus, avec son portrait de Jacob Zuma, il remet en lumière la grande polémique qui avait suivi l’accusation de viol à son encontre en 2005, alors qu’il n’était pas encore à la tête du pays.
Le tribunal doit se prononcer sur l’affaire le 22 mai. En dépit de cette polémique, l’œuvre a trouvé un acquéreur. En effet, un collectionneur allemand l’a achetée pour une somme estimée à plus de 13 000 euros.
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