Plus de mille rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud en 2013 par des braconniers pour alimenter le trafic de poudre de corne.
C’est un véritable carnage. Plus de mille rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud en 2013 par des braconniers pour alimenter le trafic de poudre de corne, le triple de quatre ans auparavant et 50% de plus qu’en 2012, a annoncé ce vendredi le gouvernement. « Le nombre total de rhinocéros braconné en Afrique du Sud durant l’année 2013 a augmenté et atteint 1004 », a précisé le ministère sud-africain de l’Environnement, rappelant les chiffres des années précédentes : 333 en 2010, 448 en 2011 et 668 en 2012.
La majorité de ces pachydermes a été tuée dans le célèbre parc national du Kruger, voisin du Mozambique, malgré le renfort apporté par l’armée aux rangers pour affronter des braconniers aux tactiques paramilitaires. Un drone a même été mobilisé. Sans succès. Le massacre des rhinocéros a continué. L’Afrique du Sud abrite 80% de la population de rhinocéros, dont 8 500 à 9 500 dans le Kruger.
Rhinocéros agonisant
La corne des rhinocéros pousse environ six centimètres par an. Elle contient la même matière que les ongles humains, de la kératine. Elle se négocie plus chère que le platine, la cocaïne ou l’héroïne.
Souvent, les braconniers les anesthésient et leur arrachent la corne à la hache. L’animal se réveille ensuite et meurt en quelques jours des suites de ses blessures.
Hormis la répression contre les braconniers mis en place par les autorités, l’Afrique du Sud veut également rétablir le commerce légal de cornes depuis 2009. Le pays réfléchit à développer l’élevage commercial de rhinocéros.
Mais le commerce international de cornes ne pourrait reprendre sans un accord de la Convention internationale sur le commerce des espèces menacées d’extinction (CITES), dont la prochaine grande réunion se tiendra en 2016. Le braconnage et trafic des espèces menacées prend de l’ampleur en Afrique. Lors du sommet de l’Elysée pour la paix et La sécurité en Afrique à Paris, le président François Hollande et plusieurs dirigeants africains se sont penchés sur la question pour trouver des réponses à un phénomène qui menace l’écosystème du continent.