Afrique du Sud : Pistorius poursuit son marathon judiciaire


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Le marathon judiciaire se poursuit pour Oscar Pistorius dont un nouveau procès est ouvert ce mardi en Afrique du Sud. L’athlète est poursuivi pour avoir abattu sa petite amie de quatre balles, alors que l’impact du premier projectile n’était pas mortel, selon les conclusions des experts balistiques. Meurtre ou homicide involontaire ? C’est là toute l’essence de ce nouveau procès.

En octobre 2014, Oscar Pistorius avait été condamné à cinq ans de prison pour l’« homicide involontaire » de sa petite amie Reeva Steenkamp, mais le parquet avait fait appel dans l’espoir d’obtenir une peine plus sévère, jugeant qu’il s’agissait plutôt d’un meurtre. Le parquet avait justifié sa posture par le fait que les expertises avaient démontré que Reeva n’avait pas succombé après le premier coup de feu.

A moins d’être bâillonnée, la victime avait donc au moins eu le temps de pousser un cri qui aurait contraint Oscar Pistorius à cesser de tirer en étant certain que cette voix derrière la porte des toilettes n’est pas celle d’un supposé cambrioleur, mais celle de sa compagne qu’il reconnait bien. Si ce n’est simplement la voix d’une femme et non celle d’un homme pour déjà penser à un cambrioleur. Si bien entendu, le champion paralympique sud-africain n’avait pas l’intention de tuer. Des cris, il y a en a pourtant eu. C’est du moins ce qu’ont indiqué, au cours du procès de 2014, des voisins dont le témoignage a été rejeté par le juge. Un coup de feu, deux coups de feu, trois coup de feu et un quatrième, toujours Oscar Pistorius qui tirait à travers la porte des toilettes ne savait pas que c’était sa petite amie qui était derrière la porte.

Sa petite amie qu’il était censé, en pareille circonstance, mettre en lieu sûr, avant de faire face au supposé cambrioleur, c’est elle qui était dans les toilettes. Ayant entendu un bruit, Oscar a eu le temps de se lever de sont lit, prendre son arme, sans d’abord vérifier que sa compagne n’était pas à côté d’elle, et qu’il était possible que cela soit elle qui se trouve dans ces fameuses toilettes. Mieux, l’athlète n’a pas eu le réflexe de prévenir les préposés à la sécurité de son domicile qu’il avait entendu du bruit pour que les gardiens s’assurent que tout allait bien. « Oui, tout va bien », c’est plutôt la réponse servie par Oscar Pistorius, visiblement serein, lorsque la sécurité, qui a entendu les coups de feu, a voulu s’enquérir de la situation. Tout allait bien, alors que Pistorius venait de descendre sa petite amie de quatre balles. Voilà en substance ce qui a été dit au cours du procès le plus médiatisé en Afrique du Sud.

Pistorius qui a été condamné à 5 ans de prison a été élargi par anticipation, le 19 octobre 2015, et a été placé sous un strict régime de liberté surveillée. Meurtre ou homicide involontaire ? C’est là la question remise au goût du jour par le parquet sud-africain qui conteste ainsi la décision du juge de considérer l’acte d’Oscar Pistorius comme un simple homicide…. involontaire. Le sort d’Oscar Pistorius revient ainsi entre les mains de la justice avec un nouveau procès qui a débuté, ce mardi 3 novembre 2015, à Bloemfontein, la capitale judiciaire de l’Afrique du Sud. Si les faits sont requalifiés en meurtre par la Cour d’appel, il risque au moins quinze ans de prison. En cas de nouvelle condamnation, sa liberté conditionnelle sera évidemment révoquée.

De nombreuses options s’offrent aux juges, notamment rejeter l’appel ou l’accepter et prononcer une nouvelle condamnation. Ils peuvent en outre décider de renvoyer l’affaire devant la Haute Cour pour un nouveau procès.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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