Afrique du Sud : nouvelle manifestation de milliers de grévistes du secteur du platine


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Les grévistes du secteur du platine qui réclament des revalorisations salariales ont de nouveau manifesté à Marikana. Ils ont été plusieurs milliers à répondre à l’appel de leur puissant syndicat.

Les grévistes du secteur du platine en Afrique du Sud n’abdiquent pas. Ils ont été plusieurs milliers à descendre de nouveau dans la rue pour manifester leur mécontentement à Marikana. Cette forte mobilisation qui a débuté fin janvier dans les principales mines de platine sud-africain est à l’initiative du puissant syndicat Amcu. Ce mercredi encore, les grévistes ont été nombreux à répondre à son appel. Leur but, refuser les appels de reprise du groupe britannique Lonmin.

« Rester inébranlable »

Ce mercredi, devant ses troupes rassemblées dans le calme dans un stade proche de la mine, le président d’Amcu, Joseph Mathunjwa, a appelé à « rester inébranlable » quand bien même le manque d’argent se fait cruellement sentir. Amcu réclame que le salaire de base des mineurs soit porté à 12 500 rands (880 euros, plus du double du salaire actuel) et a tout au plus accepté que l’augmentation puisse se faire en quatre ans.

Mais ses dirigeants ont rejeté la dernière offre des trois premiers producteurs mondiaux de platine touchés par la grève, Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin, qui veulent bien aller jusqu’à la somme demandée, 12 500 rands d’ici 2017, mais en y incluant les primes et les allocations.

« La compagnie ne parle pas la même langue que nous »

Seulement, les dirigeants syndicaux ne l’entendent pas de cette oreille. « Nous sommes en grève jusqu’à ce que nous obtenions un salaire de base de 12 500 rands », a souligné à l’AFP Andile Sovendle, représentant Amcu chez Lonmin. « La compagnie ne parle pas la même langue que nous : nous disons, c’est 12 500 de salaire de base, alors que la compagnie nous répond 12 500 de coût total pour la compagnie ».

Officiellement, la police sud-africaine avait été massivement déployée pour protéger ceux des mineurs qui souhaiteraient reprendre le travail.
Plusieurs échoppes ambulantes ont en effet été incendiées mardi et trois mineurs ont été assassinés ces derniers jours, victimes, selon l’ancien syndicat majoritaire, le NUM, de leur opposition à la grève. Six autres personnes ont été agressées à la machette, selon la police.
« Nous n’encourageons pas la violence ou l’intimidation, a cependant assuré Joseph Mathunjwa. Amcu n’est responsable que des piquets de grève. Tout ce qui se passe dans la localité n’est pas de notre ressort ».

Menaces de restructurations

De son côté, le groupe Lonmin a, en effet, rouvert ses installations, jugeant que la plupart des mineurs veulent en finir avec la grève. « Des employés retournent au travail, mais nous n’allons pas donner des chiffres détaillés », a indiqué une porte-parole Sue Vey à l’AFP, affirmant que la reprise du travail ne pouvait pas se faire du jour au lendemain. « C’est un processus et il y a eu des intimidations ».

Comme les autres groupes, la direction de Lonmin a menacé d’une restructuration si le travail ne reprend pas, et elle a contacté individuellement ses employés par SMS. Cette façon de court-circuiter le syndicat a mis Amcu en rogne, qui a porté plainte devant le tribunal du travail. Pour le moment, tout montre que la majorité des grévistes ne sont pas prêts à reprendre le chemin de la mine pour travailler. Le bras de fer ne semble pas prêt d’être terminé.

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