Lors d’une conférence internationale au Canada fin octobre, l’Afrique du Sud a réaffirmé sa volonté de jouer un rôle central dans le retour de milliers d’enfants ukrainiens déportés en Russie depuis le début du conflit en 2022. Pretoria, en collaboration avec le Vatican et le Qatar, s’engage à faciliter la médiation pour le rapatriement des enfants ukrainiens déportés.
Cet engagement reflète son positionnement diplomatique non-aligné. Il souligne également sa capacité à dialoguer avec toutes les parties impliquées dans le conflit.
Un engagement humanitaire et diplomatique majeur
L’implication de l’Afrique du Sud dans le dossier des enfants ukrainiens déportés révèle sa volonté de contribuer activement aux efforts de paix et de dialogue international. Lors de la conférence de Montréal, plus de 70 nations étaient présentes. Pretoria a proposé de servir d’intermédiaire entre Moscou et Kiev. Ce rôle de médiateur vise à faciliter le retour des enfants ukrainiens vers leurs familles. Cette décision fait partie d’une initiative internationale collective appelée « Engagement de Montréal pour le retour des Ukrainiens ». Elle vise à faciliter le rapatriement d’environ 20 000 mineurs ukrainiens déplacés.
Les objectifs de la conférence de Montréal
La conférence de Montréal a permis d’établir une coalition d’États engagés pour le retour des enfants et des prisonniers de guerre ukrainiens. Le Qatar et la Lituanie, par exemple, se sont proposés comme pays de transit, ce qui renforce ainsi l’initiative. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a souligné l’ampleur de l’engagement des participants. Celui-ci ne se limite pas au rapatriement des enfants. Il inclut également la collecte de données pour identifier les enfants disparus et suivre leur localisation. En partenariat avec des organisations internationales, les 70 pays ont pris un engagement commun. Ils fourniront une assistance logistique et des ressources pour mener à bien cette opération humanitaire d’envergure.
Un rôle de médiateur confirmé pour l’Afrique du Sud
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud a adopté une politique de non-alignement. Elle s’efforce de maintenir des relations équilibrées avec Kiev et Moscou. Ce positionnement a permis à Pretoria de renforcer sa crédibilité en tant que médiateur dans des situations complexes. En s’engageant dans la médiation pour le retour des enfants ukrainiens, l’Afrique du Sud consolide son image de nation diplomatique proactive. Le président sud-africain s’est récemment rendu en Russie pour des discussions. Parallèlement, le chef de la diplomatie ukrainienne a été accueilli à Pretoria, ce qui illustre l’équilibre de cette diplomatie.
Une réponse aux accusations internationales
La déportation des enfants ukrainiens est une préoccupation majeure pour la communauté internationale. La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. Son commissaire aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, est également visée pour « déportations illégales ». De son côté, la Russie nie toute accusation de déportation forcée et affirme vouloir protéger les enfants des zones de conflit. Le rôle de médiateur de l’Afrique du Sud pourrait contribuer à apaiser ces tensions en facilitant un dialogue constructif entre les parties.