Le gouvernement sud-africain est troublé suite aux critiques de l’un de ses membres contre la CIA accusée de vouloir déstabiliser le parti au pouvoir l’ANC.
Malaise au sein du gouvernement sud-africain. Il cherche actuellement à effacer les propos contre la CIA de son vice-ministre de la Défense Kebby Maphatsoe, qui s’était emporté durant une cérémonie d’hommages à un membre de l’ancienne branche armée de l’ANC à Soweto, samedi. « On ne peut pas laisser les gens braquer l’ANC. On va se battre et défendre l’ANC. Ils utilisent maintenant nos institutions contre nous, et si vous voulez savoir pourquoi, c’est piloté par la CIA », avait-il déclaré.
Le ministre visait indirectement la médiatrice sud-africaine Thuli Madonsela. Cette dernière, auteure du livre, « Public Protector, fait face depuis plusieurs semaines à une virulente campagne de dénigrement de l’ANC. Elle est mise en cause pour son rapport sur la rénovation aux frais de l’Etat de la propriété familiale du président sud-africain Jacob Zuma et son insistance à demander que le chef de l’Etat rembourse une partie des sommes engagées.
Des propos du vice-ministre de la Défense qui ont heurté l’ambassadeur des Etats-Unis à Pretoria, dont la riposte ne s’est pas faite attendre. Ce dernier a prévenu qu’il se plaindrait par la voie diplomatique, dénonçant lundi sur Twitter « des accusations insultantes et dénuées de tout fondement». Pour ne pas froisser Washington, Pretoria a affirmé ce mardi que le gouvernement prenait ses distances avec le vice-ministre de la Défense, assurant ne pas partager ses propos.
Les propos de « M. Maphatsoe ne sont pas le reflet de la position, ni l’opinion du gouvernement sud-africain », selon le ministre à la Présidence Jeff Radebe, en soulignant les bonnes relations unissant l’Afrique du Sud et les Etats-Unis. De son côté, l’ANC a également dénoncé des propos du vice-ministre « d’extrêmement malheureux ». La question est de savoir si cela suffira pour effacer cette brouille diplomatique.