Les mineurs des trois groupes de production de platine implantés en Afrique du Sud sont en grève. Ils réclament une augmentation salariale.
Les sites sud-africains des trois premiers producteurs mondiaux de platine sont touchés ce jeudi par une grève. Presque deux ans après la sanglante grève qui avait secoué le secteur et l’Afrique du Sud, les mineurs réclament aujourd’hui des augmentations de salaire. La production de platine en Afrique du Sud représente 70% de la production mondiale. Les trois géants touchés sont Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin, respectivement numéro un, deux et trois mondiaux du secteur.
Les sociétés Amplats et Implats ont fermé leurs installations. Les dirigeants des trois sociétés affirment que la situation est calme et que la grève est très suivie.
Le principal syndicat dans les mines de platine, Amcu, qui revendique 90% des effectifs, réclame un salaire de base de 12 500 rands (environ 840 euros) par mois, soit presque deux fois et demi le niveau actuel. Les dirigeants des trois groupes touchés considèrent cette revendication comme étant « irréalistes ». La grève concerne 80 000 personnes et elle durera « aussi longtemps qu’il faudra pour qu’ils nous répondent », a indiqué Peter Moreki, 30 ans, employé d’Amplats.
« Nous avons laissé suffisamment de temps à la direction pour réfléchir. Les cours du platine sont très élevés, et l’essence est trop chère pour nous, on n’y arrive pas », s’est défendu Peter. « On ne veut pas de la zone de piquet de grève qu’ils nous ont octroyée devant la compagnie, c’est sans eau, trop confiné. On n’a pas confiance », a ajouté son collègue Joseph Ndebele, 28 ans, qui déclare spontanément avoir peur de se faire tirer dessus.
Eviter le scénario de 2012
Mais contrairement à la grève sauvage d’août 2012 à Marikana où 34 ouvriers avaient été tués par la police, celle-ci sera pacifique, selon le syndicat Amcu. « Le service d’ordre fera en sorte que personne ne soit intimidé ou attaqué en allant au travail », a indiqué à l’agence Sapa Evans Ramokga, un permanent d’Amcu.
La police sud-africaine porte Amcu responsable en cas de débordement, soulignant avoir déployé ses hommes dans toute la région de Marikana.
« Un rassemblement doit avoir lieu au stade de Wonderkop (à proximité de la mine, ndlr) dans la matinée » a précisé à l’AFP Jimmy Gama, un dirigeant d’Amcu.
Le secteur minier en Afrique du Sud est une source cruciale de devises pour le pays puisqu’il assure 40% des exportations et représente près d’un tiers de la capitalisation de la Bourse de Johannesburg.