En vertu d’un dispositif législatif particulier en Afrique du Sud, les mineurs, qui ont été arrêtés le 16 août suite à la violente altercation avec les policiers qui avait fait 34 morts, ont été inculpés jeudi du meurtre de leurs collègues. Ces derniers s’étaient pourtant fait tirés dessus par les forces de l’ordre.
Ils ont été inculpés du meurtre de leurs 34 collègues morts sous les balles de la police, d’après l’AFP. Les 270 mineurs arrêtés le 16 août dernier, suite à la grève particulièrement violente qui avait eu lieu à la mine de platine de Marikana, ont été accusés ce jeudi 30 août, par la cour, d’avoir causé la mort de leurs collègues. Ceci à cause d’un dispositif pénal particulier en Afrique du Sud.
L’ensemble des 259 grévistes arrêtés, plus les blessés qui ont été appréhendés à leur sortie de l’hôpital, ont donc été inculpés ce jeudi. L’explication réside dans l’existence d’une clause de la loi qui stipule l’inculpation de toute personne arrêtée sur le site d’une fusillade impliquant la police. Et ce indépendamment du fait que les morts soient ou non des policiers.
Balles dans le dos, d’après The Star
Les mineurs, qui faisaient grève pour réclamer des hausses de salaire, ont été tués par les policiers. Ces derniers évoquent la légitime défense, parlant du fait que les mineurs les avaient menacés et qu’ils possédaient des armes. Pourtant, le quotidien sud-africain The Star signalait ce lundi que, d’après les rapports d’autopsie, nombre de mineurs auraient reçu des balles dans le dos. La création d’une commission d’enquête interministérielle avait même été annoncée par le président Jacob Zuma pour faire la lumière sur les circonstances exactes du drame.
Mais pour Julius Malema, ex-leader de la Ligue de Jeunesse de l’ANC (le Congrès National Africain, parti au pouvoir) et fervent adversaire de Zuma, cette inculpation est de la « folie ». D’autant « les policiers qui ont tué ces mineurs ne sont pas en prison, pas un seul d’entre eux ».
L’altercation du 16 août entre mineurs et forces de l’ordre est considérée comme l’une des interventions les plus violentes des forces de l’ordre depuis la fin de l’apartheid. En tout, le conflit social de la mine de Marikana aura fait 44 morts, les 34 morts du 16 août venant s’ajouter à la dizaine d’autres commises sur fond de discorde entre deux syndicats miniers.
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