Le ministre sud-africain de la Justice a tranché. Il a accordé ce vendredi la liberté conditionnelle au tueur de l’apartheid Eugene de Kock.
L’apartheid est un sujet qui demeure toujours sensible en Afrique du Sud. L’ancien officier Eugene de Kock qui a passé plus de 20 ans en prison, auteur d’assassinats, d’actes de torture ainsi que d’enlèvements, attend, depuis sept ans, une remise de liberté conditionnelle. C’est désormais chose faite grâce au ministre sud-africain de la Justice, qui « dans l’intérêt de la réconciliation nationale », a décidé de remettre en liberté Eugene de Kock. Une décision qui risque de diviser à nouveau l’opinion publique.
Pour beaucoup de Sud-Africains, Eugene de Kock, de par ses actes, est le « diable en personne ». Auteur de plus de 100 crimes, pour certains, il n’est pas pardonnable en dépit de sa repentance et de ses bonnes actions en prison. Pour d’autres, Eugene de Kock est tout simplement un détenu symbolique de l’histoire de l’apartheid qui paye de sa liberté les crimes commis par d’autres sous l’apartheid.
« Ce tueur de l’apartheid » appartenait au commando Vlakplass, qui torturait et exécutait des militants anti-apartheid à Pretoria. Amnistié pour la plupart de ses actes, il a tout de même été condamné à deux peines de perpétuité pour six meurtres dont le mobile n’est pas connu à ce jour. Sa demande de libération conditionnelle a déjà été refusée à deux reprises. Pour les familles des victimes d’Eugene de Kock, il doit rester en prison.
Son histoire qui suscite la polémique dans le pays a été mise en scène dans une pièce de théâtre intitulée A Human Being Died That Night de Nicholas Wright.