Nouvelle comparution de Zandile Christmas Mafe, le suspect dans l’incendie du siège du Parlement sud-africain au Cap. L’homme a vu les chefs d’accusation retenus contre lui s’alourdir.
Une semaine après sa première comparution, Zandile Christmas Mafe, l’homme suspecté d’avoir mis le feu aux bâtiments abritant le Parlement sud-africain était à nouveau devant le tribunal, ce mardi 11 janvier 2022. Il était poursuivi pour « effraction, vol et incendie criminel ». Ce mardi, le terrorisme s’est ajouté à ces chefs d’accusation. Selon l’acte d’accusation consulté par l’AFP, Zandile Christmas Mafe « est coupable de délit de contravention aux provisions de (…) protection de la démocratie contre le terrorisme et activités associées ».
Présenté comme un sans-abri, l’homme de 49 ans est diagnostiqué « schizophrène paranoïaque », selon son avocat, Me Dali Mpofu, et devrait subir un examen psychiatrique approfondi.
Sur place, le suspect ne manque pas de soutien. Certains Sud-Africains le prennent pour un bouc émissaire dans une affaire où le véritable fautif est à chercher dans les rangs des responsables à qui incombe la sécurité du Parlement. Ils s’appuient sur les premiers rapports établis sur l’incendie et qui soulignent que le système de détection d’incendie est « défectueux ». Les mêmes rapports ont précisé que « les arroseurs n’ont pas fonctionné », et que le dernier entretien du système anti-incendie remontait à 2017, puisque l’inspection normalement prévue pour février 2020 n’a jamais été effectuée.
Ce mardi, une trentaine de manifestants ont donc pris d’assaut la devanture du tribunal du Cap à l’ouverture de l’audience. Ils portaient des affiches avec les messages suivants : « Libérez Mafe ! », « Il est innocent ! », « Arrêtez le président et son Cabinet ! ». Parmi les manifestants, un sans-abri a déclaré que la nuit où l’incendie s’est déclenché, il dormait dans une rue près du siège du Parlement lorsqu’il a entendu un bruit sec, semblable à une collision de voitures, peu de temps avant que les bâtiments ne prennent feu. C’est en voyant les bâtiments prendre feu qu’il a compris que le bruit signalait une effraction avant l’incendie. L’accusé est gardé dans les liens de la détention, le temps d’évaluer son état psychologique, avant son jugement.