Le constructeur automobile coréen, dont les produits sont très prisés dans toute l’Afrique australe, n’était plus représenté depuis janvier et la faillite de son précédent importateur.
Le retour sur le marché sud-africain des automobiles coréennes Hyundai suscite l’intérêt grandissant des analystes économiques du pays. Comment le fabricant des modèles populaires Atos et Accent s’y prendra-t-il pour regagner la confiance des consommateurs, échaudés par la brusque faillite de son précédent importateur au début de l’année ? Les 85 000 fidèles possesseurs de modèles Hyundai pardonneront-ils à la marque d’avoir fermé son réseau de réparation du jour au lendemain, rendant impossible l’achat de pièces détachées et l’entretien des véhicules ?
Le 11 janvier 2000, la Haute Cour de la province du Transvaal avait prononcé la faillite de Hyundai Motors Distributors (HMD), filiale du groupe Wheels on Africa lui-même en liquidation. Le directeur était suspendu, les neuf cent salariés licenciés sans préavis. Les cinquante-deux points de vente et de réparation baissaient le rideau immédiatement. Le fondateur et unique associé de l’entreprise, un citoyen zimbabwéen nommé Billy Brautenbach, était en RD.C. où l’appellaient ses intérêts dans des mines de diamants. Il ne manifestait aucun désir de revenir en Afrique du Sud, » pour raisons de sécurité « , faisait-il savoir à l’époque au journal Car Today.
Image froissée
Le choc a été rude pour le secteur automobile local. Le défi n’est pas moins difficile pour les repreneurs de Hyundai. Après avoir réouvert trente-cinq concessions, la nouvelle société Hyundai Automotive South Africa s’est attelée à retrouver les clients du constructeur asiatique. Elle leur a ensuite proposé de reprendre à son compte les garanties en cours.
Le matraquage publicitaire a également repris, sur le thème de la famille cher à Hyundai. Pour défroisser son image, l’entreprise pourrait bientôt s’engager dans des actions de protection de l’enfance. » Il y a des cas où une bonne gestion de crise peut même doper les ventes d’une marque « , expliquait hier le consultant spécialisé Brian Gibson au journal Business Day. L’analyste s’appuie sur l’exemple du constructeur allemand Mercedes-Benz, qui a su tirer parti, en 1997, des défaillances de son modèle Classe A pour démontrer sa rapidité de réaction et son souci de la clientèle.
Dans le cas de Hyundai, le remède à la crise de confiance a été plus long à venir ; Dans un marché sud-africain très compétitif, la cote d’amour des petites voitures coréennes sera-t-elle un argument suffisant pour réussir ?
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