L’homme d’affaires britannique Shrien Dewani, accusé d’avoir organisé l’assassinat de sa femme en 2010 en Afrique du Sud, a été extradé dans la nuit de lundi à mardi vers le Cap. Après avoir été brièvement présenté devant la cour, il a été interné dans une unité psychiatrique dans l’attente de son procès.
L’affaire défraye la chronique depuis quatre ans. Mais cette fois la justice sud-africaine semble avoir remporté la manche. Au bout de quatre années de bataille judiciaire, l’avion dans lequel se trouvait Shrien Dewani a atterrit sur le tarmac de l’aéroport international du Cap, mardi matin vers 8 heures. L’homme d’affaires britannique, aujourd’hui âgé de 34 ans, est accusé d’avoir orchestré le meurtre de sa femme, Anni, alors que le jeune couple était en voyage de noces en Afrique du Sud en novembre 2010.
Extradé depuis la Grande Bretagne lundi soir, Shrien Dewani a tout fait pour bloquer son retour en Afrique du Sud, mettant en avant des problèmes de dépression et de stress post traumatique, pour lesquels il était jusqu’à lors hospitalisé à Bristol. Mais en janvier, la Haute cour de Londres a fini par donner son accord pour que l’homme d’affaires soit présenté devant la justice sud-africaine. Un accord conclu à condition que les autorités s’engagent à le renvoyer au Royaume-Uni si son état de santé l’empêche d’être jugé, selon l’AFP.
Ainsi, mardi matin, c’est accompagné d’un médecin et d’une infirmière qu’il est arrivé au Cap. Déféré devant la cour directement après son arrivée, Shrien Dewani a toutefois été rapidement conduit à l’hôpital psychiatrique de haute sécurité de Valkenberg, au Cap. La défense et l’accusation se sont accordés pour reporter l’audience au 12 mai.
Shrien Dewani serait le commanditaire du meurtre
Shrien Dewani a toujours réfuté être lié au meurtre de son épouse. Fin novembre 2010, il affirmait ainsi que « les gens qui suggèrent que j’ai commandité l’assassinat de ma femme ne peuvent pas nous avoir vu ensemble ». Pourtant, au vu des circonstances du drame, de nombreux éléments semblent le relier au meurtre de la jeune suédoise de 28 ans.
Le 13 novembre 2010, alors qu’il circulait dans un township du Cap, le taxi des Dewani avait été braqué par deux hommes armés. Si Shrien Dewani affirme avoir pu s’échapper, le corps sans vie de son épouse était été retrouvé le lendemain matin à l’arrière du véhicule abandonné. L’autopsie révélera que la jeune femme avait reçu une balle dans la nuque. L’enquête établira rapidement la culpabilité de trois Sud-Africains, dont le chauffeur de taxi. Tous trois ont depuis été condamnés à des peines de prison. Cependant, s’ils ne remettent pas en question leur implication dans le meurtre, ils ont toujours affirmé que Shrien Dewani en était le commanditaire, bien que ce dernier réfute en bloc ces accusations. Il sera arrêté le 7 décembre 2010 à Bristol, sous le coup d’un mandat d’arrêt sud-africain pour conspiration en vue de commettre un meurtre.
Lundi, les membres de la famille d’Anni Dewani, avaient exprimé leur espoir d’obtenir enfin justice et se sont dit soulagés de l’extradition de Dewani au terme de longues années d’attente.