Plus de cinq ans après son décès, Winnie Mandela continue d’être célébrée dans son Afrique du Sud natale. Ce mardi, la ville de Johannesburg a décidé d’immortaliser son nom.
Winnie Mandela aurait eu 87 ans ce 26 septembre 2023. Plus de cinq ans après son décès, les Sud-Africains n’ont toujours pas oublié l’ex-militante de la lutte anti-Apartheid. À l’occasion de cet anniversaire posthume, la ville de Johannesburg a décidé d’immortaliser sa mémoire. Ainsi, la plus grande avenue de la mégalopole a été rebaptisée du nom de la célèbre militante. Le boulevard portait initialement le nom de William Nicol, administrateur de l’ancienne province du Transvaal du temps de l’Apartheid. Cette décision applaudie par des militants de l’ANC et de l’Economic Freedom Fighters (EFF), le parti de Julius Malema, fait au contraire l’objet de critiques de la part du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique. Pour les responsables de ce parti, la décision de renommer le boulevard est une façon d’effacer l’histoire et de dilapider des ressources financières. Pour eux, il faut réparer les routes avant de les renommer.
Winnie Mandela, l’icône au double visage
Véritable icône de la lutte anti-Apartheid, Winnie Mandela s’est fait un nom pour son remarquable activisme au moment où son époux, Nelson Mandela, et les principaux responsables de l’ANC étaient emprisonnés. Mariée à Nelson Mandela, en 1958, elle ne passera que six ans aux côtés de son époux. Avant que ce dernier ne soit incarcéré, en 1964. Condamné à la prison à perpétuité au procès de Rivonia, Nelson Mandela est déposé à la prison de Robben Island.
Commence alors, pour la jeune femme de 28 ans, une vie agitée, ponctuée d’arrestations et de harcèlements par le régime de l’Apartheid. Par exemple, en 1969, Winnie Mandela est incarcérée. Elle est maintenue dans l’isolement et torturée pendant 491 jours avant d’être jugée et acquittée. Elle goûte également aux supplices de l’incarcération pendant six mois en 1974. Le motif de cette nouvelle détention : elle a violé l’interdiction qui l’empêchait de recevoir chez elle une autre personne en dehors de ses enfants et de son médecin.
Au fil des années, la réputation de celle qui fut surnommée « la mère de la nation » est ternie par sa radicalisation. Elle s’illustra par des méthodes violentes et est accusée d’avoir commandité des assassinats. Malgré cela, l’ancienne Première dame demeure une icône dans son pays. Elle reste adulée par une bonne partie des Sud-Africains.