Afrique du Sud : la police sud-africaine hantée par la tuerie de Marikana


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La police sud-africaine est à nouveau pointée du doigt pour le meurtre de plusieurs manifestants en 2012 à Marikana, et plus récemment à Brits.

Les dossiers qu’elle voulait enterrer pour de bon ont resurgi de force. Cette fois-ci la police sud-africaine ne pourra plus faire volte-face. La presse sud-africaine la pointe à nouveau du doigt depuis que trois manifestants ont été abattus par des policiers récemment à Brits, lors d’une manifestation contre l’absence d’eau courante. Elle rappelle également que des policiers sont impliqués dans le massacre des mineurs de Marikana en 2012.

City Press va même plus loin. Le journal a identifié au moins deux policiers qui étaient en service lors de ces deux drames, le 16 août 2012 lorsque 34 mineurs grévistes ont été abattus à Marikana et à Mothotlung le 12 janvier, lors de la manifestation pour l’eau courante. « Plusieurs agents de l’unité anti-émeute de Rustenburg », la grande ville minière voisine, étaient aussi là lors de ces deux épisodes mettant en cause la police, selon le journal. Une cinquantaine de kilomètres séparent Marikana, dans la province du Nord-Ouest, et Mothotlung, le township où il y a eu trois morts la semaine dernière.

Toujours pas de justice dans l’épineux dossier de Marikana

Lors des obsèques des victimes de Mothotlung vendredi et samedi, le frère d’une des victimes a raconté à la radio publique SAFM qu’il n’aurait jamais cru que son frère, 62 ans, qui avait survécu à la police de l’apartheid, aurait pu mourir de cette façon dans la nouvelle Afrique du Sud démocratique. De son côté, la police garde ses distances avec toutes ses affirmations, indiquant qu’il « faut vérifier » et laisser «la police des polices faire son travail». Alliance démocratique, le principal parti d’opposition a, pour sa part, réclamé « la suspension de tous les policiers impliqués dans le massacre de Marikana ».

La tuerie de Marikana, fusillade policière la plus grave jamais survenue depuis la fin du régime raciste d’apartheid il y a vingt ans, est toujours dans les esprits. Ellle n’a débouché à ce jour sur aucune sanction. La commission d’enquête créée par le président Jacob Zuma n’a pas rendu ses conclusions. La police a toujours plaidé la légitime défense. Mais l’enquête a montré qu’une partie des victimes ont été pourchassées après la fusillade et abattues ou achevées par des balles tirées dans le dos ou à bout portant. La commission a aussi indiqué en septembre 2013 que la police lui avait menti, et dissimulé des éléments de preuve ou les avait contrefaits et antidatés. Elle siège toujours. En attendant, les familles des victimes de cette tuerie attendent toujours que justice soit faite.

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