La métropole sud-africaine, Johannesburg, a été secouée, ce mardi, par des affrontements entre étudiants et policiers ayant coûté la vie à un passant.
Ce mercredi, les étudiants de l’Université du Witwatersrand ont manifesté dans les rues de Johannesburg, pour protester contre le refus des autorités de l’université de permettre l’inscription pour le compte de l’année académique en cours, contre une reconnaissance de dette, de ceux parmi eux qui sont en retard de paiement des frais de scolarité. Les difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 n’ont, en effet, pas permis à un grand nombre d’étudiants sud-africains de s’acquitter à temps de leurs frais de scolarité déjà généralement prohibitifs et pouvant aller au-delà de 2 500 euros en fonction des cursus.
Dépêchée sur les lieux pour disperser les manifestants qui tentaient de bloquer la circulation, la police a fait usage de balles en caoutchouc atteignant mortellement un passant qui n’avait rien à voir avec la manifestation. « On l’a vu s’effondrer. Quelqu’un a essayé de l’aider mais … », rapporte à l’AFP une employée d’un salon de coiffure qui a vu la scène. « Les étudiants couraient et la police les poursuivait. Un fourgon de police est arrivé et ils ont commencé à tirer. L’homme sortait du bâtiment à côté, une clinique. Il s’est fait tuer, juste comme ça », confie un autre témoin.
Cette version est confirmée par Mpendulo Mfeka, président du conseil représentatif des étudiants de l’université : « La police a lancé des grenades assourdissantes pour essayer de disperser la manifestation, mais nous ne nous sommes pas enfuis, alors ils ont commencé à tirer des balles en caoutchouc. La personne qui a été touchée a reçu une balle directement dans la tête ». La mort de ce passant n’a cependant pas émoussé l’ardeur des manifestants qui ont continué à défier la police, scandant : « Tuez-nous tous », face aux policiers.
En 2015 déjà, l’Afrique du Sud avait été secouée par une vague de manifestations estudiantines pour protester contre l’augmentation des frais de scolarité dont les étudiants de l’Université du Witwatersrand avaient été le fer de lance. Et depuis le mois de janvier, des mouvements d’humeur des étudiants se faisaient sentir dans la même université pour protester contre la non-prise en compte de certains d’entre eux par le programme d’aide à la scolarité financé par le gouvernement.
