Nosiviwe Mapisa-Nqakula, ministre sud-africaine de la Défense, écope d’une sanction de la part du Président Cyril Ramaphosa. Elle sera privée de salaire de novembre à janvier prochain. Que s’est-il passé ?
Après avoir flanqué, il y a quelques jours, une demande d’explication à la ministre de la Défense, à son retour d’un voyage au Zimbabwe, le Président Cyril Ramaphosa a fini par prendre des sanctions contre Nosiviwe Mapisa-Nqakula. C’est à travers un communiqué officiel, publié ce dimanche, que la sanction a été annoncée. La ministre a été formellement réprimandée par le Président qui a par ailleurs décidé de la suspension de son salaire, pendant trois mois, de novembre à janvier prochain. La somme ainsi recueillie sera mise à la disposition du Fonds de solidarité, mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19, indique le communiqué.
Mais au fond, que reproche-t-on à Nosiviwe Mapisa-Nqakula ? Alors qu’elle se rendait, le 8 septembre dernier, à Harare, capitale zimbabwéenne, pour rencontrer son homologue zimbabwéen et discuter de questions de défense régionale, à la suite d’un sommet de la SADC, la ministre de la Défense a embarqué dans l’avion militaire qui devait l’acheminer à destination, une délégation de l’ANC mandatée par le Président Ramaphosa pour discuter avec les responsables du parti au pouvoir au Zimbabwe, la ZANU-PF de la situation critique que traverse leur pays.
Après le voyage, les médias et l’opposition s’emparent du sujet, critiquant vertement l’utilisation des moyens de l’Etat pour des besoins de l’ANC, et obligeant le Président à se saisir du dossier et à exiger des explications à sa ministre. Face à la polémique, l’ANC a dû présenter des excuses publiques aux citoyens et annoncer le remboursement au gouvernement des frais de transports de ses délégués. Dans un communiqué de la présidence sud-africaine sorti en la circonstance, on pouvait lire ceci : « Le Président se félicite de l’intérêt manifesté par les Sud-Africains pour cette question, comme une indication de la vigilance de la nation contre les allégations de déploiement inapproprié des ressources publiques ».
Si Cyril Ramaphosa, dans son communiqué de ce dimanche, qualifie la sanction prise à l’encontre de sa ministre de « sérieuse », ce n’est pas du tout le cas de l’Alliance démocratique (AD), principal parti d’opposition, qui la trouve plutôt « insuffisante » et réclame une démission de Nosiviwe Mapisa-Nqakula.