Une décision de justice divise l’Afrique du Sud. L’ancien officier Eugene de Kock a une nouvelle fois fait une demande de liberté conditionnelle qui fait polémique.
L’apartheid est un sujet qui demeure sensible en Afrique du Sud. Eugene de Kock l’a appris à ses dépens. Cet ancien officier qui a passé plus de 20 ans en prison, auteur d’assassinats, d’actes de torture ainsi que d’enlèvements, attend, depuis sept ans, une remise de liberté conditionnelle. Se rachetant une conduite, notamment en participant à la Commission vérité et réconciliation du défunt Président Nelson Mandela, sa demande de remise en liberté n’a pour l’heure pas été acceptée. Sa nouvelle demande, dont la décision attendue vendredi revient au ministre de la Justice et des Prisons, divise l’opinion publique.
Pour beaucoup de Sud-Africains, Eugene de Kock, de par ses actes, est le diable en personne. Auteur de plus de 100 crimes, pour certains, il n’est pas pardonnable en dépit de sa repentance et de ses bonnes actions en prison. Pour d’autres, Eugene de Kock est tout simplement un détenu symbolique de l’histoire de l’apartheid qui paye de sa liberté les crimes commis par d’autres sous l’apartheid.
« Ce tueur de l’apartheid » appartenait au commando Vlakplass, qui torturait et exécutait des militants anti-apartheid à Pretoria. Amnistié pour la plupart de ses actes, il a tout de même été condamné à deux peines de perpétuité pour six meurtres dont le mobile n’est pas connu à ce jour. Sa demande de libération conditionnelle a déjà été refusée à deux reprises. Pour les familles des victimes d’Eugene de Kock, il doit rester en prison. Son histoire qui divise le pays a été mise en scène dans une pièce de théâtre intitulée « A Human Being Died That Night » de Nicholas Wright.
Tous les projecteurs sont braqués sur la décision du ministre de la Justice et des Prisons, qui scellera le sort de cet ancien officier.