Afrique du Sud : L’exploitation de centrale nucléaire de Koeberg est prolongée jusqu’en 2044


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drapeau Afrique du Sud

L’Afrique du Sud prolonge l’exploitation de la centrale nucléaire de Koeberg jusqu’en 2044, une décision cruciale en pleine crise énergétique.

La nouvelle a surpris bien des observateurs : la centrale nucléaire de Koeberg, la seule en Afrique, a reçu l’autorisation de fonctionner pendant vingt années supplémentaires, jusqu’en 2044. Cette décision, prise par l’autorité de régulation nucléaire sud-africaine, intervient dans un contexte de crise énergétique sévère, où les coupures de courant sont devenues monnaie courante.

Koeberg : un pilier énergétique malgré les défis

Située près du Cap, la centrale de Koeberg est entrée en service il y a quarante ans. Composée de deux réacteurs, elle produit près de 2 000 MW, représentant environ 5 % de la production totale d’électricité du pays. Malgré sa petite contribution relative, sa prolongation d’exploitation est vue comme un soulagement pour Eskom, la compagnie nationale d’électricité, qui lutte pour réduire la dépendance du pays aux centrales à charbon souvent défaillantes.

Cette décision n’est pas sans controverse. En effet, des défenseurs de l’environnement et des experts en sécurité nucléaire ont exprimé de vives inquiétudes concernant l’état vieillissant de l’infrastructure. Lors d’une inspection en 2021, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait relevé plusieurs problèmes critiques, dont la corrosion et les fissures dans les bâtiments de confinement des réacteurs, ainsi que des défaillances dans les systèmes de surveillance.

Eskom face à ses responsabilités

Eskom, de son côté, assure avoir résolu les problèmes pointés par l’AIEA. La prolongation de la licence d’exploitation pour le réacteur numéro 1 est cependant conditionnée à la mise en œuvre de nouvelles mesures de sécurité. La demande de prolongation pour le réacteur numéro 2 est encore en cours d’évaluation, avec une licence valide jusqu’en novembre 2025.

La question de la durabilité et de la sécurité de l’énergie nucléaire en Afrique du Sud demeure cruciale. Alors que le pays cherche à pallier ses pénuries d’électricité, la centrale de Koeberg représente à la fois un atout et un risque. L’AIEA prévoit une nouvelle visite en septembre pour évaluer les améliorations apportées à la sécurité, marquant une étape décisive pour l’avenir de cette centrale unique en son genre sur le continent africain.

Une réponse aux coupures d’électricité ?

Pour Eskom, la prolongation de Koeberg est une réponse partielle mais significative aux fréquentes coupures d’électricité. En diversifiant ses sources d’énergie, notamment avec le nucléaire, l’entreprise espère stabiliser l’approvisionnement en électricité et réduire la pression sur les centrales à charbon.

Construite avec la technologie française durant l’apartheid, Koeberg symbolise une époque révolue, mais continue de jouer un rôle clé dans le paysage énergétique sud-africain. La décision de prolonger son fonctionnement jusqu’en 2044 soulève des questions sur la gestion des infrastructures vieillissantes et les priorités énergétiques du pays.

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