L’ANC a confirmé ce vendredi l’exclusion définitive de Jacob Zuma, ancien président sud-africain et figure emblématique de la lutte contre l’Apartheid. Ce verdict, conséquence de son rôle au sein d’une formation politique rivale, symbolise une rupture historique avec un homme ayant marqué autant l’essor que les crises du parti.
Entre Jacob Zuma et l’ANC, c’est définitivement fini. Le parti a entériné, ce vendredi, l’exclusion de l’ancien dirigeant. Cela implique le rejet de l’appel formé par Jacob Zuma. C’est en juillet 2024 que le parti a prononcé pour la première fois l’exclusion de l’ancien Président. Au sein du parti de Nelson Mandela,Jacob Zuma est accusé d’avoir pris la tête d’une formation politique rivale, l’uMkhonto we Sizwe (MK), formation issue de l’ancienne branche armée de l’ANC, présente aux législatives de mai. « L’ancien Président Jacob Zuma a activement porté atteinte à l’intégrité de l’ANC et a fait campagne pour déloger l’ANC du pouvoir tout en affirmant qu’il n’avait pas rompu son adhésion. Sa conduite est inconciliable avec l’esprit de la discipline organisationnelle et la lettre de la constitution de l’ANC », avait expliqué Fikile Mbalula, secrétaire général du parti.
Ce verdict, rendu dans un contexte de tensions politiques, symbolise une ruptur. La position de Jacob Zuma dans le parti uMkhonto we Sizwe (MK) avait fait très mal à l’ANC qui, pour la première fois, a perdu la majorité absolue au Parlement, se contentant de 40%, et a été contraint de collaborer avec l’opposition.
Une page de l’histoire de l’ANC se tourne
Ayant intégré l’ANC en plein Apartheid en 1959, Jacob Zuma est l’un des vétérans de ce parti créé en 1912 et un des héros de la lutte contre le régime de l’Apartheid. Élu à la Présidence de son pays en 2009, il sera contraint à la démission en 2018, soit un peu plus d’un an avant la fin de son mandat pour des faits de corruption très graves. Malgré sa déchéance, Jacob Zuma garde une forte popularité au sein d’une partie de la population et même dans une certaine frange de l’ANC. Avec son exclusion, c’est tout une page de l’histoire du parti qui se tourne. Surtout que l’homme fait partie des dernières mémoires vivantes de la lutte du parti contre le régime cruel et raciste qui a dirigé l’Afrique du Sud entre 1948 et 1991.