Un peu partout en Afrique, dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Kenya ou le Sénégal, par exemple, des forts soupçons de corruption pèsent, ou ont pesé, en particulier sur les gouvernants lors de cette épidémie de Coronavirus.
Dans un communiqué publié le 13 août dernier, les évêques catholiques d’Afrique Australe dénonçaient une « culture de l’impunité ». Mieux, ils demandaient au Président Cyril Ramaphosa de prendre des « initiatives courageuses » contre la corruption. Pendant qu’elle est considérée comme le pays africain le plus touché par la pandémie de Coronavirus, une affaire de corruption au plus haut niveau venait encore empirer la situation déjà trop préoccupante. Et les accusateurs désignaient une disparition du matériel destiné aux hôpitaux, des soupçons de collusion dans l’attribution des marchés.
Non loin de l’Afrique du Sud, un autre pays africain n’a pas échappé au vent de corruption. Au Kenya, en effet, il se dit que plusieurs centaines de millions de dollars et du matériel médical ont été détournés. Il n’en fallait pas plus pour que des manifestations naissent un peu partout pour protester contre la corruption dans le pays.
Mieux ou pire, c’est selon, lundi 24 août 2020, 25 ONG, associations ou syndicats ont signé un communiqué commun afin de pousser le Président Kenyatta à agir. On reproche à ce dernier son silence et son inaction face à ces accusations graves. À l’agence nationale du matériel médical où les malversations les plus graves ont été signalées, plusieurs hauts responsables ont été suspendus le temps d’une enquête. Mais les 25 entités demandent plus.
Jeudi dernier, au Zimbabwe, le principal parti d’opposition accusait le gouvernement de corruption, parce que celui-ci a contracté avec une entreprise médicale créée il y a seulement deux mois, pour lui fournir du matériel médical dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Au Sénégal, les religieux catholiques ne se sont pas fait entendre, comme en Afrique du Sud. Non plus, des manifestations ne sont pas notées pour protester. Mais, de plus en plus de voix s’élèvent, au niveau de la société civile et dans l’opposition, pour demander au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de faire le point sur l’utilisation de la manne financière dont on dit qu’elle est utilisée dans le cadre de la lutte contre la pandémie.