En Afrique du Sud, le juge a décidé de mettre fin aux poursuites à l’encontre du leader de l’opposition Julius Malema. Poursuivi pour corruption depuis 2012, son procès n’a cessé d’être repoussé, obligeant le juge à prendre cette décision.
En Afrique du Sud, la justice a fait marche arrière. Alors que le procès du leader du parti sud-africain EFF (Combattant de la liberté économique) devait s’ouvrir ce lundi 3 août 2015, il a de nouveau été repoussé. Après ce procès a nouveau avorté, le juge a pris la décision, ce mardi, d’abandonner les poursuites à l’égard de Julius Malema pour corruption. « Pour le moment, ce dossier est clos et vous êtes libre », a déclaré le juge Billy Mothle à Julius Malema, au tribunal de Polokwane, au nord du pays.
Pour justifier sa décision, le juge déclare que « depuis 2012, les accusés attendent d’être jugés, c’est un délai trop long pour n’importe qui et je ne veux pas prolonger leur supplice ». Une décision qui intervient au lendemain de l’ajournement du procès à cause de l’hospitalisation d’un des co-accusés. Ce mardi, le parquet a souhaité soit reprendre l’audience sans le co-accusé, soit repousser encore une fois l’audience. Cependant, aucune des solutions ne convenait au juge qui a décidé d’abandonner les poursuites à l’encontre de Julius Malema.
Depuis 2012, Julius Malema est accusé de s’être enrichi lors d’un appel d’offre fictif élevé à 3,7 millions d’euros pour l’entretien des routes de la province du Limpopo, dans le nord de l’Afrique du Sud. Il était également accusé de racket et blanchiment d’argent. Il risquait plusieurs années de prison, ce qui aurait pu mettre un terme à sa carrière politique.
Il n’est pas tiré d’affaire pour autant puisque l’Etat peut décider de le poursuivre de nouveau. Dans ce cas, une nouvelle procédure sera mise en place. « S’ils veulent rouvrir une procédure qu’ils le fassent, je n’ai pas peur d’eux », a martelé Julius Malema à la sortie du tribunal. Convaincu que c’est le parti au pouvoir, l’ANC, qui est derrière cette accusation, il s’est adressé à eux par ces mots : « je sais qu’ils trouveront quelque chose de nouveau car ce sont des chiens ». En attendant, Julius Malema peut retrouver sa place de député au sein de l’EFF.
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