Le président sud-africain Jacob Zuma a assisté dimanche dans son village natal à une cérémonie mystique qui visait à l’aider à se maintenir à la tête du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir. Douze vaches ont été abattues, puis brulées. Et ses ancêtres ont été invoqués pour le protéger de ses ennemis.
Jacob Zuma est prêt à tout pour se maintenir à la tête du Congrès national africain (ANC). C’est en tenue traditionnelle zoulou, le front couvert par un bandeau en peau de léopard, que le président sud-africain a assisté dimanche, dans son village natal, à Nkandla, dans l’est du pays, à la cérémonie mystique censée le protéger de ses ennemis. Douze vaches ont été tuées puis brulées. Des prières ont également été invoquées. L’objectif était de faire appel à ses ancêtres pour lui prêter main forte : « Nous en appelons à vous, ô nos aïeux, protégez notre fils. Nous en appelons à vous tous, ô ancêtres du clan Nxamalala. Soyez avec lui, guidez-le et protégez-le de ceux qui se coalisent contre lui », rapporte le quotidien sud-africain The Star.
Zuma « devrait se maintenir à son poste »
Le prochain congrès du parti au pouvoir se tiendra du 16 au 20 décembre pour élire le nouveau président. Jacob Zuma sait qu’il est actuellement très impopulaire. Le président sud-africain, à la personnalité fantasque, a fait l’objet de multiples scandales. Dernièrement, la couteuse rénovation de sa propriété privée a fait polémique. D’ailleurs, une coalition surnommée « n’importe qui sauf Zuma », dont fait parti l’ex-chef des jeunes du parti Julius Malema, exclu en avril 2012, mène une campagne agressive pour qu’il ne soit pas réélu à la tête de l’ANC. La coalition souhaite que le vice-président Kgalema Motlanthe prenne la direction du parti.
Toutefois, sauf coup de théâtre, Jacob Zuma devrait être maintenu à la tête de l’ANC, selon les analystes et commentateurs sud-africains. Et compte-tenu de la puissance du parti qui a remporté les élections nationales à plus de 60% à chaque fois, le prochain président sera sûr d’être le vainqueur des élections présidentielles de 2014. « A ce stade, il semble probable que Zuma aura suffisamment de voix pour rester à son poste », estime le journaliste Adriaan Basson, auteur d’un livre sur le dirigeant africain.
Jacob Zuma doit néanmoins faire face à des tensions sociales toujours vives en Afrique du Sud. La contestation, notamment des mineurs de Marikana, dont 34 ont été tués par des policiers, a marqué les esprits. Ils s’étaient mobilisés durant six semaines contre les conditions de sécurité et pour une hausse de leurs salaires. Même s’il a toutes les chances d’être réélu en 2014, les Sud-africains, eux, n’oublient pas cet épisode sombre de leur histoire.