Il s’est une nouvelle fois prononcé pour le renforcement de la justice traditionnelle en Afrique du Sud. Le président Jacob Zuma est intervenu jeudi soir à la Chambre nationale des chefs traditionnels. Le thème, controversé, est actuellement débattu dans le pays.
« Laissez- nous résoudre les problèmes africains à notre manière et non à celle des Blancs » a déclaré, jeudi soir, le président sud-africain Jacob Zuma à l’occasion de sa rencontre annuelle avec les chefs traditionnels. Le chef de l’Etat plaide pour un renforcement des tribunaux traditionnels. Un sujet qui fait actuellement débat dans le pays.
« Laissez-nous le choix de ne pas être influencés par d’autres cultures (…) », a-t’il ajouté. Le projet de loi visant à renforcer le pouvoir des tribunaux traditionnels est actuellement débattu, en ce moment, au parlement. Pour les défenseurs du projet, les tribunaux traditionnels permettraient à 18 millions de Sud-Africains qui vivent dans les zones rurales d’avoir accès à la justice, peut-on lire sur le site du journal sud-africain The Times. De son côté, Jacob Zuma met en avant les valeurs de « cohésion sociale » et de «réconciliation » que permettent, selon lui, ces tribunaux.
Mais le sujet est largement controversé. Ce dispositif pourrait en effet être jugé inconstitutionnel, explique le Business Day live car il introduit un système judiciaire à double vitesse, pour les personnes en milieu rural, d’une part, et pour les autres. Il pourrait également restreindre les droits des femmes, notamment en ne garantissant pas suffisamment leur participation aux cours de justice. Autres particularités selon l’« AFP », dans ce type de tribunal, les chefs sont à la fois juges, procureurs et médiateurs. Il n’y a pas d’avocats, ni d’appels possibles.
La ministre des Femmes contre ce projet de loi
Les associations de défense des droits des femmes sont bien sûr parmi les principaux opposants à ce projet de loi. Lulu Xingwana, l’une des ministres de Jacob Zuma, en charge des Femmes, des enfants et des personnes handicapées, a d’ailleurs demandé à ce que le texte soit revu en entier, précisant qu’il s’agissait d’un dispositif digne de l’époque de l’apartheid et qui était « discriminant envers les femmes ».
Jacob Zuma a pour sa part reconnu que le texte suscitait de réelles inquiétudes. Il a affirmé que celles-ci seraient prises en compte dans le débat au Parlement.
Actuellement, rappelle l’AFP, la justice coutumière, basée essentiellement à la campagne ne traite que des affaires relevant de tribunaux correctionnels, à savoir les vols, violences conjugales, conflits entre communautés et non des crimes graves comme le meurtre.