Huit policiers sud-africains ont été exclus définitivement de la police suite à la mort du chauffeur de taxi mozambicain Mido Macia, dont l’interpellation avait scandalisé le monde entier.
L’affaire a scandalisé à l’international. Huit policiers sud-africains ont été exclus définitivement de la police suite à la mort du jeune chauffeur de taxi mozambicain Mido Macia, dont l’interpellation avait provoqué un lever de bouclier, suite à une vidéo le montrant en train d’être traîné derrière leur fourgon de service. Le procès pour meurtre des policiers reprendra le 15 février 2015, a précisé la police nationale sud-africaine dans un communiqué. Un neuvième policier inculpé a finalement été lavé de tout soupçon, l’enquête interne révélant qu’il n’était pas présent lors des faits.
D’origine mozambicaine, Mido Macia, 27 ans, est mort le 26 février 2013 au commissariat de Daveyton, un township proche de Benoni, dans la grande banlieue de Johannesburg. Il avait été interpellé pour un simple taxi collectif mal garé. Une vidéo amateur a montré comment les policiers l’avaient encerclé, menotté puis traîné dans la rue, accroché au fourgon. Il est mort environ deux heures plus tard au commissariat.
« La mort de Mido Macia aux mains de ces officiers de police a négativement entaché la réputation de la police sud-africaine. Leur exclusion est donc bienvenue et nous pensons que ça donne le bon signal aux autres agents », a souligné la chef de la police sud-africaine, Riah Phiyega, dans le communiqué. Les policiers incriminés avaient été mis à pied et leur rémunération suspendue, en attendant le résultat des investigations de la police des polices qui a finalement conclu à leur culpabilité, après plus d’un an d’enquête.
Selon cette enquête, plusieurs fautes graves ont été relevées, notamment « le fait d’avoir arrêté la victime dans des circonstances qui ne le justifiaient pas, de l’avoir agressée avec intention de la blesser gravement », d’avoir échoué à protéger ses droits fondamentaux, sans compter des faux témoignages et le non signalement de l’incident.
Au procès, les policiers inculpés ont accusé Mido Macia d’outrage et rébellion, affirmant qu’il avait résisté durant son arrestation et les avait insultés. Aucun n’a expliqué pourquoi, alors que des renforts avaient été envoyés car la foule devenait hostile, ils ont menotté le chauffeur du taxi collectif à l’arrière du fourgon.
Ce n’est pas la première bavure policière en Afrique du Sud. Le manque de professionnalisme de la police est en effet régulièrement pointée du doigt en Afrique du Sud, notamment lors des opérations de maintien de l’ordre. Selon la police des polices (IPID), en moyenne, plus d’une personne par jour est décédée entre avril 2012 et mars 2013 par la faute de l’action de la police, la plupart du temps tuée durant une arrestation.