La parole était ce lundi à la défense dans le cadre du procès d’Oscar Pistorius. Le champion paralympique a présenté, en pleurs, ses excuses pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp.
C’est en pleurs que le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius a présenté lundi ses excuses pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp. Le juge a été contraint d’écourter sa déposition, la toute première depuis le début du procès, car il était « visiblement épuisé ».
« Je me réveille la nuit avec l’odeur du sang », a-t-il raconté devant le tribunal de Pretoria. Pistorius, qui serait sous traitement, semble avoir perdu du poids et souffre de « terribles cauchemars ». Il irait même jusqu’à se réfugier parfois dans un placard quand il a peur la nuit, selon ses déclarations.
« Je veux saisir cette occasion pour présenter mes excuses à M. et Mme Steenkamp. (…) J’ai essayé de coucher mes mots sur le papier pour vous écrire, mais les mots ne suffiront jamais », a-t-il lancé aux parents de sa victime. Des paroles qui n’ont apparemment pas touché la mère de Reeva Steenkamp qui est restée de marbre.
Un homme « sensible »
Oscar Pistorius continue d’affirmer qu’il pensait tirer sur un cambrioleur lorsqu’il a abattu son amie en février 2013. « J’essayais seulement de protéger Reeva, je veux que les gens sachent qu’elle était aimée quand elle est allée se coucher ce soir-là », a-t-il témoigné. L’accusation soutient au contraire que Pistorius, 27 ans, savait qu’il tirait sur sa petite amie et non sur un cambrioleur. Un spécialiste a confirmé l’ordre des impacts des quatre balles tirées : la première aurait d’abord touchée la hanche et la tête en dernier. Reeva aurait donc eu le temps de crier avant de mourir, comme l’estime le procureur, sauf si les coups de feu ont été tirés en rafale, comme l’a suggéré Me Roux. Le procureur a rebondi en affirmant que, selon le premier témoignage, l’athlète a tiré ses coups de feu en deux fois et que par conséquent cette nouvelle version est différente de la précédente.
Interrogé sur sa famille par son avocat Barry Roux, le champion paralympique a évoqué sa mère, décédée lorsqu’il avait 15 ans. « Ma mère se faisait beaucoup de soucis pour la sécurité. Nous avons grandi dans une famille où mon père n’était pas souvent là, et elle avait souvent peur la nuit, il lui arrivait d’appeler la police », a-t-il déclaré à la barre, prêt à éclater en sanglots. Son avocat a dressé de lui le portrait d’un homme sensible, attaché à sa famille et à ses amis, aimant les chiens et multipliant les bonnes actions, rapporte la presse locale.