Afrique du Sud : émeutes contre la misère à Soweto


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Des affrontements ont eu lieu ce mercredi entre policiers et plusieurs centaines de manifestants, à Soweto, qui protestaient contre leurs conditions de vies misérables. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc.

Le bidonville de Soweto fait encore parler de lui. Plus d’un milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère contre leurs mauvaises conditions de vies dans ce township, situé dans le sud de Johannesburg. La contestation a vite dégénéré, engendrant des affrontements entre les protestataires et la police. Cette dernière a fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc pour tenter de disperser la foule. Les heurts n’ont fait aucun blessé, selon la porte-parole de la police.

Haro contre la misère!

Ces manifestations où l’on crie sa colère contre la misère et les conditions de vies déplorables sont récurrentes en Afrique du Sud, première économie africaine. Dans les quartiers les plus pauvres du pays, tous les services sont défaillants : eau, électricité, logement, voirie… En mai 2013, la province du Gauteng, considérée comme la plus riche du pays, avait recensé 650 manifestations pour les mêmes motifs, en l’espace de cinq semaines, dont 40 accompagnées de violences.

Soweto est connue du monde entier, suite au soulèvement de 15 000 à 20 000 étudiants le 16 juin 1976, qui protestaient contre la décision du gouvernement d’imposer l’afrikaans comme langue d’enseignement dans les écoles noires. Cette dernière est perçue comme la langue de l’oppresseur, car elle est parlée par ceux qui ont instauré l’Apartheid, les Boers (descendants des premiers colons Hollandais en Afrique du Sud). Cette marche pacifique est alors réprimée dans le sang par le régime de l’Apartheid. Le premier jour de cette révolte, qui a duré jusqu’en février 1977, a fait 575 morts. Cette contestation a été le point d’orgue de l’intensification du mouvement de lutte contre l’Apartheid.

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