Afrique du Sud : disqualifié par la Commission électorale, Jacob Zuma est rétabli par la justice


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Jacob Zuma
Jacob Zuma

Jacob Zuma sera bel et bien candidat aux élections du 29 mai 2024 dans son pays, l’Afrique du Sud. La justice a rétabli, ce mardi, l’ancien Président dans ses droits.

Quelques jours après l’invalidation de sa candidature par la Commission électorale, la justice sud-africaine a rétabli l’ancien Président dans ses droits. Jacob Zuma sera bel et bien candidat aux élections du 29 mai. Cette décision de la justice fait suite à l’appel interjeté par son parti, l’uMkhoto We Sizwe (MK), la semaine dernière. L’uMkhonto We Sizwe est historiquement l’aile militaire de l’ANC.

Un camouflet pour la Commission électorale

L’argument avancé par la Commission électorale pour écarter Jacob Zuma du jeu électoral concerne sa condamnation. En effet, la Constitution sud-africaine déclare inéligible toute personne condamnée à une peine de plus de 12 mois de prison. Or en 2021, Jacob Zuma avait été condamné à 15 mois d’emprisonnement ferme pour outrage à la justice, après avoir refusé de comparaître devant une commission anticorruption. L’ancien dirigeant avait alors passé un mois en prison, avant d’être remis en liberté conditionnelle pour raison de santé. Mais, il ne retournera pas en prison puisqu’il bénéficiera d’une remise de peine de la part de son successeur Cyril Ramaphosa. Pour Dali Mpofu, avocat du MK, « la peine finale, suite à la remise de peine, est de trois mois ». Ce qui ne fait pas perdre à l’ancien chef d’État son éligibilité. Cependant, sa libération sous condition ne signifie pas nécessairement une réduction de la peine initiale. C’est plutôt une modification des conditions de son exécution.

En remettant en cause la décision de la Commission électorale, la justice a ainsi abondé dans le sens de la défense de l’ancien Président. Mais sa candidature pourrait faire mal dans le camp de l’ANC. Pour la première fois depuis 1994, le parti de Nelson Mandela va à des élections où il n’est pas sûr de remporter la majorité des sièges. L’ANC pourrait être amené à former un gouvernement de coalition.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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