Fonds détournés, contrats passés auprès de sociétés politiquement amies, surfacturations et fraudes. Plusieurs manifestants ont répondu à l’appel du Congrès des Syndicats sud-africains (COSATU), le principal syndicat du pays, pour fustiger les scandales de corruption liés à la gestion de la pandémie du Covid-19.
« Ce que nous faisons ressortir, c’est que la corruption a impacté des travailleurs. Des travailleurs de la santé et du secteur public, sont morts en contractant le Coronavirus parce que les équipements de protection n’étaient pas de bonne qualité pour les protéger alors qu’ils essaient de nous protéger», clame Zingiswa Losi, la président du COSATU.
Des centaines d’infirmiers, de postiers et de policiers ont marché dans les rues pour réclamer une augmentation de salaire, dans la capitale, Pretoria. « Je ne sais pas quoi dire. Je suis même dépité parce que tout le monde fait de la corruption. Même notre argent, c’est peut-être pour ça que nous ne n’avons rien, parce que quelqu’un d’autre dépense notre argent. Et nous exigeons cet argent que nous méritons plus que quiconque, car il est à nous !», déclare l’enseignant Titi Ragedi.
L’Afrique du Sud est confrontée, ces dernières semaines, à une série de scandales de corruption liés aux fonds alloués pour lutter contre la pandémie du Covid-19. La gestion des 250 millions d’euros (163,9 milliards FCFA) destinés qui devait être virés dans les comptes de plus de 600 sociétés et organismes, font objet d’une enquête.
Selon l’enquête trimestrielle sur la population active (QLFS), au moins 2,2 millions de Sud-Africains ont perdu leur emploi, au cours du deuxième trimestre de l’année 2020, entre avril et juin alors que les inégalités se creusent dans le pays le plus industrialisé du continent.