Plusieurs milliers de mineurs du secteur du platine en grève depuis un mois ont de nouveau manifesté ce jeudi pour réclamer des hausses de salaire.
Ils avaient promis que s’ils n’obtenaient pas satisfaction, ils feraient de nouveau grève. Aussitôt dit aussitôt fait. Plusieurs milliers de mineurs en grève depuis un mois et demi ont de nouveau manifesté, ce jeudi, à Pretoria pour revendiquer des hausses salariales. Mais les trois principaux producteurs de platine dans le pays : Amplats, Implats et Lonmin ont jusqu’à présent refuser de répondre aux revendications des mineurs. Seulement, le syndicat radical Amcu, à l’initiative du mouvement de grève, ne l’entend pas de cette oreille. Il réclame depuis le début du mouvement une revalorisation du salaire de base à 12 500 rands (840 euros).
La foule des mineurs mobilisée par le syndicat et encadrée par un solide cordon de police s’est rendue à la mi-journée jusqu’à l’Union Buildings, le siège du gouvernement qu’Amcu accuse de faire le jeu des entreprises. A la tête des grévistes, Joseph Mathunjwa, le président d’Amcu, et Jimmy Gama, son trésorier. Au total, une quarantaine de leaders pour lesquels Anglo American Platinum (Amplats) a demandé une peine de prison ou d’amende pour non-respect des règles sur les piquets de grève.
La poursuite de la grève en question
Toutefois, Amcu a fait sa première concession depuis le début du mouvement qui paralyse près de la moitié de la production mondiale de platine, depuis le 23 janvier, proposant d’étaler sur quatre ans la hausse des salaires demandée. Interrogé par la presse pour connaître la suite qu’il entend donner à ce conflit, que le gouvernement espérait le plus court possible, son dirigeant a répondu : « Les adhérents décideront eux-mêmes sur la grève ».
De leur côté, les trois premiers producteurs de platine du monde ont indiqué, dans un communiqué commun, avoir pris « note de la marche organisée par Amcu sur l’Union Buildings à Pretoria », confirmant avoir été « invités à envoyer des représentants pour recevoir le mémorandum, bien que nous ne l’ayons pas fait ». Mais le bras-de-fer entre les deux parties n’est pas prêt d’aboutir. D’autant que les pourparlers visant à mettre fin à la grève ont été suspendues mercredi par la CCMA, l’organisme paritaire chargé de régler les conflits du travail.