En Afrique du Sud, le Parlement a été pris d’assaut, ce mercredi, par des étudiants en colère qui manifestent contre l’augmentation des frais de scolarité.
La tension est à son paroxysme au Cap, en Afrique du Sud. Les étudiants sont descendus dans les rues afin de protester contre l’augmentation des frais de scolarité. Les manifestations ont dégénéré, ce mercredi 21 octobre 2015, lorsque certains étudiants ont réussi à pénétrer dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, en pleine séance parlementaire. Des affrontements ont alors éclaté entre eux et les forces de l’ordre.
Depuis que le gouvernement a annoncé l’augmentation des frais de scolarité, les manifestations se succèdent dans les grandes villes du pays. Ce mercredi, par mesure de sécurité, les universités étaient fermées à Johannesburg, au Cap et à Pretoria. Depuis plusieurs jours, les étudiants revendiquent leur droit d’étudier sans avoir à payer plus cher leur inscription. Le gouvernement justifie cette augmentation effective à la rentrée prochaine par le fait qu’il faut offrir une meilleure qualité d’enseignement aux étudiants.
Ils étaient des milliers à se rassembler devant le Parlement, mercredi après-midi. Quelques heures après une manifestation à Port Elizabeth dans le sud-est du pays, où les forces anti-émeutes ont dû intervenir. « Nous avons dû tirer des grenades assourdissantes et des flash-balls pour disperser un groupe d’étudiants qui bloquait la voie publique », a confié ce responsable de la police.
Les députés du parti radical de gauche des Combattants pour la liberté économique (EFF), dirigé par Julius Malema, ont été expulsés de l’hémicycle car ils exigeaient une discussion sur les frais de scolarité. Privés du débat, les élus ont rejoint les manifestants, scandant avec eux : « Les frais de scolarité doivent baisser !».
Les étudiants redoutent une sorte d’apartheid social au sein des universités sud-africaines. L’augmentation des frais d’inscription à la fac empêcherait, selon les manifestants, les étudiants noirs, les plus pauvres, d’accéder à l’enseignement supérieur. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Blade Nzimande, s’est engagé, mardi, à augmenter les frais de scolarité « que » de 6%, ce qui n’a pas convaincu les étudiants d’abandonner le mouvement