Afrique du Sud : décès de Pravi Gordhan, figure de la lutte contre l’apartheid


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Pravi Gordhan
Pravi Gordhan

Pravin Gordhan, ancien ministre sud-africain des Finances, est mort, à l’âge de 75 ans, des suites d’un cancer. L’homme est très connu pour avoir été une figure emblématique de la lutte contre l’Apartheid.

Connu pour son opposition farouche à l’Apartheid, Pravin Gordhan fut l’une des personnalités marquantes ayant contribué au basculement de l’Afrique du sud en démocratie. Il a, en outre, pris part activement aux négociations qui ont mis fin à la minorité blanche, jadis au pouvoir. A partir des années 90, avec notamment l’accession de Nelson Mandela à la tête du pays, l’homme a eu à occuper plusieurs postes. Que ce soit dans le gouvernement ou encore au sein de l’administration avant de proclamer sa retraite politique en mai 2024.

Qui était Pravin Gordhan ?

C’est en compagnie de ses proches ainsi que de ses fidèles compagnons de lutte que l’ancien ministre aurait vécu, ses dernières heures sur terre. « Une courte et courageuse bataille contre le cancer », témoigne sa famille à travers un communiqué. Qui était Pravin Gordhan ? Il est né en 1949 à Durban, ville portuaire située à l’Est du pays. Fils de commerçants qui ont émigré en Afrique du Sud en provenance d’Inde, dans les années 1920, Pravin Gordhan s’engage dans la lutte contre le régime de la minorité blanche alors qu’il n’était qu’étudiant en ce temps.

Il fut aussi une figure emblématique du Front Démocratique Uni (UDF), qui constituait à l’époque un regroupement d’organisations luttant contre l’apartheid. Cela va sans dire qu’il fut à plusieurs reprises emprisonné pour son activisme. Il copréside, en 1991, la Convention pour une Afrique du Sud démocratique (CODESA), mise en place dans l’optique de mettre fin à l’Apartheid et l’édification d’un gouvernement démocratique à travers des négociations. Cela marque un tournant dans la vie de l’homme puisqu’il se verra attribué tous les mérites pour avoir métamorphosé l’agence fiscale nationale.

Une vie empreinte de luttes pour la démocratie…

Le South African Revenue Service qu’il aura su ériger en véritable pilier de la transparence entre 1999 et 2009 venait de relooker. Pravin Gordhan fut nommé dans la foulée ministre des Finances, fonction qu’il occupera jusqu’en 2014 avant de rejoindre pour un an, le Département de la gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles. Au cours de ses mandats, Pravin Gordhan fut aussi figure éminente pour son opposition à la capture de l’État, terme jadis utilisé en Afrique du Sud pour peindre des pratiques anti-démocratiques menant à la corruption.

Ce qui lui vaudra d’ailleurs en 2017 d’être limogé, car perçu comme un obstacle dans la corruption qui sévissait au sein de l’administration Zuma. En 2016, contre toute attente, Pravin Gordhan fut accusé de fraude avant que toute charge retenue contre lui soit finalement abandonnée. Il brisa le silence  en déclarant que tout cela avait été fait uniquement pour des raisons politiques. Un milieu dont il se retirera en mai 2024 avec un sentiment de satisfaction après avoir accompli son devoir, juge-t-il. « Je n’ai aucun regret, aucun regret… Nous avons apporté notre contribution », martelait-il.

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