Le président de la Fédération sud-africaine de football (SAFA), Danny Jordaan, figure emblématique du football et ancien président du comité d’organisation de la Coupe du monde 2010, se retrouve dans la tourmente.
Mercredi 13 novembre, Danny Jordaan a été arrêté, accusé de fraude et de vol de 1,3 million de rands (environ 68 000 euros). Cette affaire ébranle profondément la Fédération et ternit l’image du football sud-africain.
Des accusations de dépenses non autorisées
L’accusation repose sur des dépenses que Jordaan aurait engagées sans l’approbation du conseil d’administration de la SAFA. Il aurait ainsi utilisé les fonds de la Fédération pour financer une société de sécurité privée, assurant sa propre protection. Une entreprise de relations publiques aurait également été embauchée, à la suite d’allégations de nature personnelle datant de 2017. Cette dernière société aurait été mandatée après que Jordaan a été accusé d’agression sexuelle par une chanteuse sud-africaine, ancienne députée, pour des faits remontants à plus de 25 ans. Le président de la SAFA a toujours nié ces accusations, mais l’affaire avait à l’époque terni sa réputation.
Une arrestation et des conséquences judiciaires pour trois personnes
Outre Danny Jordaan, deux autres figures sont impliquées dans cette affaire. Gronie Hluyo, directeur financier de la SAFA, et Trevor Neethling, directeur de la société de communication incriminée, ont également été arrêtés le même jour. Tous trois ont nié les accusations portées contre eux et ont été libérés sous prudence en attendant les suites de la procédure judiciaire.
Ces arrestations révèlent les failles dans la gestion des finances de la Fédération et soulèvent des questions sur la gouvernance au sein de l’organisation. La presse sud-africaine et les fans de football attendent avec impatience des explications, tandis que l’affaire prend une ampleur nationale, affectant la crédibilité de la SAFA.
Un mandat attaché par les controverses
Danny Jordaan, élu pour la troisième fois à la présidence de la SAFA en 2013, est une personnalité controversée du football sud-africain. Si son mandat a été marqué par la réussite de l’organisation de la Coupe du monde 2010, il a également été entaché de plusieurs polémiques. Outre les accusations d’agression sexuelle, Jordaan est aujourd’hui au centre d’une enquête qui pourrait entacher encore davantage son image et celle de la Fédération.
Les supporters de football sud-africains, qui voient déjà leur équipe nationale lutter pour retrouver son prestige, réduisent l’impact de cette affaire sur l’administration de leur sport. Pour beaucoup, les récentes accusations de fraude renforcent les préoccupations concernant l’intégrité et la transparence de la gestion des instances sportives en Afrique du Sud.