Un tribunal sud-africain a condamné huit policiers pour le meurtre du taximan mozambicain Mido Macia, qui a eu une mort atroce après avoir été attaché puis traîné derrière un fourgon de police en février 2013.
Plus de deux ans après les faits, l’Afrique du Sud n’a pas oublié le meurtre atroce de Mido Macia.. Un jeune taximan mozambicain de 27 ans mort des suites de son altercation avec la police sud-africaine qui l’avait interpellé juste parce qu’il avait mal garé son véhicule. Les faits se sont déroulés le 26 février 2013, à Daveyton, près de Johannesburg, la plus grande ville sud-africaine. Ce mardi soir, Mido Macia, gare mal sa voiture. Il est très vite encerclé par les forces de l’ordre, avant d’être menotté puis attaché au fourgon des policiers et traîné par terre. Transféré dans une cellule du commissariat de Johannesburg, où il est placé en détention provisoire, le jeune homme succombe à ses blessures.
Les images du drame filmées par quelques médias locaux suscitent une vive polémique dans le pays mais aussi à l’international. La vidéo fait le tour du monde. Partout on est horrrifié par la mort tragique du jeune mozambicain. Face à la situation, le Président Jacob Zuma est aussi contraint de réagir : « Les images de cet incident sont horribles, indignes et inacceptables. Aucun être humain ne devrait être traité ainsi ».
Justice rendue deux ans après le drame
Deux ans après les faits, justice a été rendue. Les policiers en question mise en cause dans son meurtre ont été condamné ce mardi par un tribunal sud-africain pour le meurtre de Mido Macia. La justice a en effet estimé qu’il n’y avait pas de doute que la police aurait pu prévoir que ses actions allaient causer la mort de Mido Macia. Pour la famille de Mido Macia, qui était présente à l’audience, le sentiment que justice a été rendue est soulagement, qui va aussi lui permettre de faire son deuil. Les policiers quand à eux, qui ont plaidé non coupable, ont affirmé que le jeune mozambicain était tombé du fourgon de police. Une version des faits qui n’a pas convaincu les juges qui ont fustigé les policiers mis en accusation pour ne pas avoir veillé à ce que Mido Macia obtiennent les soins médicaux dont il avait besoin.
Pour le magistrat Pieter Plessis, cette décision de justice montre que ceux qui sont chargés de faire respecter la loi n’en sont pas au-dessus non plus. Le magistrat a également rappelé que les gens ont des droits, même lors d’une arrestation. Des droits que la police sud-africaine, dont la réputation est entachée par de nombreuses bavures, bafouent constamment. En Afrique du Sud, ce jugement constitue une victoire, notamment pour tous ceux qui ont été victimes d’injustices causées par la police.