Les scandales liés aux mines en Afrique sont nombreux. Des éboulements dans des mines d’or ont fréquemment lieu au Burkina Faso, tandis que début août, la BBC a dévoilé l’existence de «camps de tortures» près des sites de diamants au Zimbabwe.
L’incident n’est pas rare. Fin août, un éboulement de mines d’or à Réo, à 120 km de la capitale burkinabè, Ouagadougou, a provoqué la mort d’une douzaine de personnes dont trois enfants mineurs et plusieurs blessés. Le précédent remontait au 16 juillet et a fait un mort. Le gouvernement burkinabè interdit pourtant les activités minières durant la saison hivernale (de juin à septembre).
L’exploitation illégale de mines artisanales, comme les mines de charbon de Jerada, situées dans le nord du Maroc, s’effectue souvent dans des conditions sécuritaires catastrophiques. « La sécurité ça dépend de Dieu. Si ça s’effondre sur ta tête, c’est fini. Si ça s’effondre un peu plus loin, et bien t’es sauvé », déclare un mineur marocain dans la vidéo qui suit.
Les mines de la mort de Jerada (tourné en décembre 2010)
Début août, la BBC a révélé l’existence de camps près des mines de diamants de la région de Marange au Zimbabwe, l’un des plus riches gisements au monde. Des militaires et policiers obligeraient des civils à extraire les pierres précieuses, a écrit le quotidien britannique qui a fait état de « tortures » infligées aux mineurs. L’information n’a toutefois pas été confirmée. Le processus de Kimberley, qui régit le commerce de diamants issus des pays en conflits, a interdit en 2008 l’exportation de diamants en provenance de cette région.
Les «petits mineurs» plus vulnérables
L’exploitation des mines artisanales requiert de la main d’œuvre. Durant la révolution industrielle en Europe par exemple, les enfants ont constitué une variable d’ajustement. Âgés de 5 à 17 ans, ils sont moins rémunérés que les adultes, soit 2 dollars par jour, indique le reportage ci-dessous. Ces enfants qui ne sont généralement pas scolarisés développeront plus tard des « maladies pulmonaires » ou se dirigeront vers la « prostitution » pour les filles, selon Euronews.
Les enfants dans les mines de diamants en RDC
Des programmes régionaux, afin de lutter contre le travail des «petits mineurs» dans certains pays d’Afrique, ont été mis en place. A travers son programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC), qui inclut le travail dans les mines, l’organisation internationale du travail (OIT) a créé en 2010 un plan d’action de trois ans au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Nigeria. Le projet, financé par les États-Unis, a pour objectif «éliminer des pires formes de travail d’ici 2016» et de soutenir la situation des enfants enrôlés dans travail, et celle de leurs parents. Ce soutien passe par les campagnes de sensibilisation sur les effets néfastes du travail des enfants, et pour leur scolarisation.
Un continent riche en ressources naturelles
Le travail des enfants dans les mines est aggravé par l’important nombre de richesses naturelles en Afrique. Ces enfants sont exploités pour servir de main d’œuvre sur le continent.
Cette abondance en ressources naturelles, cumulée à un déficit d’infrastructures, ne favorise pas la mise en place d’un véritable programme sécuritaire des mines et l’éradication du travail des enfants.