Le Marché Commun des Etats d’Afrique de l’Est et du Sud se réunit à partir de jeudi en vue de créer une zone de libre-échange. Mohammed Ali, économiste mauricien, nous fait part de ses espoirs, assombris par des blocages régionaux.
Le Marché Commun des Etats d’Afrique de l’Est et du Sud (COMESA) se réunit cette semaine à l’Ile Maurice pour un sommet consacré à la création d’une zone de libre échange dans la région, qui devrait voir le jour le 31 octobre 2000. Mohammed Ali, un économiste mauricien qui participe aux réunions statutaires, se dit » confiant « : malgré des pays engagés à différents degrés dans le projet, il pense que la zone de libre-échange pourra être effective au 1er novembre 2000.
L’enjeu est de supprimer les tarifs sur le commerce intra-COMESA, mais sur les 21 pays membres, seuls 14 ont d’ores et déjà réduit leurs tarifs de 70%. L’Egypte, le Kenya, l’Ile Maurice et Madagascar les ont réduit de 90%, malgré de gros problèmes structurels pour Madagascar note M. Ali. Certains pays restent frileux, craignant que cette zone de libre-échange n’ait des effets néfastes sur les recettes publiques et sur la compétitivité des industries locales. Selon M. Ali, la perte de revenus par pays ne devrait être que de 1 ou 2%, même si des exceptions sont à attendre.
Faire le point à Lusaka
La création de la zone de libre-échange est un » véritable événement que nous attendons avec impatience et espoir « nous dit M. Ali. En effet, le projet est sur les rails depuis seize ans et la création aurait dû être effective en 1992. A cette date, elle avait été repoussée pour laisser le temps aux pays membres de mettre en place des études sur les coûts, notamment industriels, d’un tel projet. L’économiste mauricien constate que plusieurs pays n’ont toujours pas entrepris de telles études, et que d’autres attendent encore des résultats.
Mohammed Ali espère que le sommet sera déterminant pour convaincre les dernières réticences, et le Comité statutaire du COMESA se réunira en août prochain à Lusaka pour faire le point.