« Tout n’est pas noir en Afrique. » C’est ce que le nouveau mensuel économique Afrique active, en kiosque depuis le mois de septembre, veut faire entrer dans les consciences. Son rédacteur en chef, Olivier Enogo, explique à Afrik comment il compte mener à bien cette difficile mission.
« Il y a de la vie en Afrique, parfois mieux qu’ailleurs. Une Afrique d’initiative, une Afrique qui positive, une Afrique Active. » Le nouveau mensuel Afrique active, en kiosque depuis le mois de septembre, se veut justement le porte-voix de cette Afrique qui bouge… et qu’on ne voit pas assez au goût de son rédacteur en chef, Olivier Enogo. Le magazine, en préparation depuis un an, sera à dominante économique mais traitera aussi de questions politiques et sociales. Interview.
Afrik : Votre leitmotiv est « Tout n’est pas noir en Afrique »… Pouvez vous préciser quelle sera la ligne éditoriale d’Afrique active ?
Olivier Enogo : Quand je dis cela, il faut voir que l’Afrique, c’est 500 millions de personnes qui se battent pour survivre, qui cherchent sans relâche à s’en sortir. Quand nous parlons de l’Afrique aujourd’hui, nous évoquons Drogba, qui marque des buts, Passy, qui fait du Rap… Nous sommes toujours dans la caricature de la musique et du sport. Mais nous ne voyons pas les Africains qui entreprennent avec leurs moyens. Le magazine veut être un outil de réflexion stratégique, être cette vitrine de cette Afrique en pleine mutation. Nous souhaitons aussi et surtout donner la parole à ceux qui construisent chaque jours le continent.
Afrik : Les autres mensuels ou hebdomadaires sur l’Afrique ne mettent pas assez ces entrepreneurs en avant ?
Olivier Enogo : Je n’entrerais pas dans la polémique pour dire si ce que font les autres est moins bien. Nous devons faire nos preuves avant d’espérer donner tout jugement. Ce sera aux lecteurs de décider, notre ligne éditoriale espère donner un autre regard sur le continent. Si les différents journaux panafricains ont une autre vision, nous la respectons.
Afrik : Où serez-vous vendus ?
Olivier Enogo : Afrique Active est déjà en vente dans 23 pays d’Afrique, pour l’essentiel francophones. Il est également distribué dans quelques pays anglophones, comme l’Afrique du Sud, mais en quantité moindre. Dans ce cas là, nous nous intéressons surtout aux décideurs. Il est également vendu en Europe, en Amérique et aux Antilles.
Afrik : Traiterez-vous uniquement de sujets économiques ?
Olivier Enogo : Nous avons opté pour une stratégie qui consiste à mettre en avant l’économie, mais nous traiterons également de l’actualité politique, sociale ou autre.
Afrik : Quelle est la vocation de la rubrique « Zoom pays » ? Est-elle constituée d’articles ou de publi-reportages ?
Olivier Enogo : Nous essayons de faire un mixte des deux, car il est très difficile pour un journal de vivre de ses ventes en kiosque. D’autant plus qu’en Afrique, un cadre moyen qui gagne 75 000 FCFA par mois et doit faire vivre de nombreux enfants n’aura pas la possibilité de dépenser 2 000 FCFA (24 dinars marocains, 180 dinars algériens…) pour acheter le journal. Soit ils se mettent à plusieurs pour l’acheter… soit, comme cela se passe malheureusement, un malin l’achète et vend des photocopies. Il faut donc trouver d’autres sources financières qui permettent au journal de vivre, sans pour autant vendre son âme au diable. Mais je tiens à préciser que nous ne sommes pas directement payés pour faire ces dossiers. Le Sénégal, pour le premier « Zoom », ne nous a pas payé. Les autorités nous permettent d’obtenir plus facilement les publicités en nous délivrant des lettres de créance. Ce qui permet à nos responsables publicité de ne pas appeler dans le vide, et de rencontrer directement les responsables des entreprises sénégalaises.
Afrik : Trouvez-vous judicieux d’avoir fait la promotion d’un livre du directeur général d’« Afrique active », Mbouma Kohomm, en publiant son interview dans le numéro Un…
Olivier Enogo : La rubrique livre a été ajoutée au dernier moment, pendant la phase de bouclage du magazine. Comme nous avions préalablement fait un test, pour le numéro zéro, avec Richard Mbouma Kohomm, l’auteur, et non le patron de presse, nous avons décidé de publier son interview, sans pression aucune.