L’Afrique des collectivités locales s’emploie à lutter contre tous les fléaux auxquels ses populations sont confrontées au quotidien. Pourtant, les médias internationaux continuent de véhiculer du continent une image somme toute très négative. Au sommet Africités, responsables de media et autorités locales ont pu confronter leurs points de vue afin de faire évoluer le traitement de l’information relative à l’Afrique. Les impressions de François Milis, secrétaire général de l’ONG Echos Communication qui s’emploie à œuvrer dans ce sens.
De notre envoyée spéciale
« L’Afrique locale fait bouger l’Afrique, vers une coalition globale pour promouvoir une nouvelle image de l’Afrique » a été l’un des thèmes des sessions spéciales qui ont eu lieu dans le cadre du sommet Africités qui s’achève ce vendredi. Le débat s’inscrit dans le cadre d’une campagne initiée en novembre 2005 par l’ONG belge Echos Communication en collaboration avec le Partenariat pour le Développement Municipal (PDM). Son ambition : promouvoir une image plus positive de l’Afrique dans les médias européens. A Bruxelles, où a été lancée la campagne lors d’un colloque sur le thème « De nouvelles relations avec l’Afrique pour créer des richesses ensemble », l’attention des médias européens a été attirée sur le dynamisme des collectivités locales africaines. A Nairobi, lieu de convergence de celles-ci à l’occasion du sommet Africités, leur contribution au développement s’est faite tangible. Aussi, les propositions fusent pour « renouveler l’image de l’Afrique en Europe ». Qu’en sera-t-il concrètement ? Rendez-vous en 2007 à Bruxelles.
Afrik.com : Le forum sur les media que vous avez organisé mercredi marque une deuxième étape très importante dans la campagne lancée, il y a un an, pour une meilleure image de l’Afrique dans les medias européens.
François Milis : C’était notre objectif. Cette session a bel et bien démontré que les avis sont très partagés sur cette problématique et sur le fait que l’Afrique bouge et qu’il y a des opportunités. Toute la difficulté réside dans la façon de donner corps à cela. Le problème de ces grands forums, c’est qu’on parle de tellement de choses en même temps qu’il est très ardu de se structurer. Il faut maintenant déterminer les outils très concrets que l’on va mettre en place. Sur les deux rencontres, les avis sont unanimes sur l’intérêt manifeste du projet. Nous allons réfléchir dans les quelques mois à venir aux thématiques prioritaires et à des axes de visibilité.
Afrik.com : Les relations ne sont pas toujours très aisées entre les collectivités locales et les media ?
François Milis : C’est un peu comme un vieux couple. Les acteurs locaux reprochent toujours aux media de ne pas relayer leurs actions et les media disent : « nous sommes des gens autonomes, nous ne voulons pas être instrumentalisés ». Il faut par conséquent recourir à des termes neufs pour poser la question autrement afin de trouver des réponses constructives.
Afrik.com : Les collectivités africaines ont-elles seulement les moyens de communiquer quand on sait les nombreuses urgences auxquelles elles doivent faire face par ailleurs ?
François Milis : Communiquer n’est effectivement pas une priorité. Leurs priorités vont véritablement à l’amélioration des conditions de vie des populations. Et surtout, ce ne sont pas des spécialistes de la communication. Aussi sont-ils moins sensibles aux enjeux qui y sont liés. Les collectivités locales sont plutôt des porteurs de projets. Tout notre propos est de faire le lien entre elles et les communicateurs.
Afrik.com : C’est la prochaine étape de votre campagne ?
François Milis :Elle consistera à créer un noyau dur composé d’une dizaine d’acteurs venus d’horizons très divers qui s’attacheront à concrétiser notre démarche, notamment à identifier des projets venant du Sud et qui méritent toute l’attention de tous les médias et des médias occidentaux en particulier.
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