Usaid, Western Union et la banque panafricaine Ecobank ont lancé, début juin, un programme visant à encourager l’esprit d’entreprise en Afrique. Baptisé African Diaspora Marketplace, il s’adresse aux émigrés d’origine sub-saharienne vivant aux États-Unis et qui souhaitent monter une entreprise dans leur pays d’origine. Ceux-ci doivent proposer des projets qui devront être sélectionnés.
La diaspora africaine envoie quelque 40 milliards de dollars vers le continent, chaque année, selon la Banque Mondiale. Ces transferts de fonds constituent, dans de nombreux pays, l’une sinon la principale source nationale de devises, et sont parfois supérieurs à l’aide publique au développement reçus par ces Etats. En général, ces fonds servent, à soutenir des familles, à construire de nouvelles maisons ou encore à créer de très petites entreprises souvent d’artisanat … Et leurs effets sur le développement économique des pays de destination sont souvent très peu visibles.
L’Agence américaine de développement international (Usaid), la Fondation Western Union, Ecobank et d’autres partenaires, se sont associés pour lancer, le 4 juin dernier, un programme visant à rendre les investissements de la diaspora « plus productifs ». Dénommé African Diaspora Marketplace (ADM), ce programme s’adresse, avant tout, aux Africains résidant aux Etats-Unis. Il est doté d’un fonds de 1,5 millions de dollars et vise, en substance, à accorder des subventions allant de 50 000 à 100 000 dollars aux projets sélectionnés. Ces projets bénéficieront aussi d’une assistance technique de la part de divers partenaires.
« L’Afrique est une terre d’opportunités »
African Diaspora Marketplace est, en réalité, un concours d’entreprenariat. Il consiste, pour les membres de la diaspora africaine basés aux Etats-Unis et qui souhaitent créer leurs propres entreprises dans leur pays d’origine, de proposer des business plans. Ceux-ci doivent viser à résoudre des problèmes sociaux et à réduire la pauvreté. Ce n’est pas là un critère restrictif, a tenu à préciser Paul-Harry Aithnard, directeur des recherches et des ventes à Ecobank, joint par Afrik.com. « L’Afrique, indique-t-il, est une terre d’opportunités. Tous les projets permettent d’une façon ou d’une autre de résoudre des problèmes sociaux.»
Les business plan proposés seront étudiés par des experts choisis par ces trois organisations. « C’est surtout leur viabilité économique et leur impact sur le developpement qui détermineront les choix des projets », ajoute Nathalie Ferrant, la directrice du développement et de la Diaspora, Afrique, des Services financiers de Western Union. Dans ses objectifs, ADM compte financer 10 à 20 petites et moyennes entreprises (PME), selon les besoins des business plan les plus convaincants. Une fois retenus, les projets bénéficieront de subventions sur une période allant de 6 à 18 mois. Cette aide couvrira différents types de dépenses, de l’avance sur capital au support technologique et des expertises des divers partenaires. Mme Ferrant précise cependant que les lauréats devront fournir un apport personnel en financement supérieur ou égal à la subvention qu’ils recevront. Mais « la participation demandée ne doit pas être perçue comme un frein », lance Paul Harry Aithnard, rappelant que dans toute affaire, l’apport de fonds par le porteur d’un projet traduit son engagement. Une sorte de garantie.
Pour participer au concours ADM, il faut, par ailleurs, prévoir d’exécuter son projet dans l’un des pays d’Afrique Sub-saharienne où l’Usaid, qui est à l’origine du programme, est implantée et dispose de programmes d’assistance technique pour les entrepreneurs. Ils sont au nombre de 18 : Angola, Burundi, Ethiopie, Ghana, Kenya, Liberia, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda et Zambie. Ces Etats sont également ceux qui reçoivent une grande partie de la manne provenant de la diaspora.
Toutes ces conditions notées, les candidats ont encore jusqu’au 21 juillet pour déposer leur projet de création d’entreprise.
Les dates du concours :
2 Juin – 21 Juillet 2009 : dépôt des projets
Septembre 2009 : annonce des dossiers retenus après première sélection
Septembre – Octobre 2009 : nouvelle étude des projets sélectionnés
Décembre 2009 : événement de clôture et résultat final
Pour plus d’informations : African Diaspora Marketplace