Africa CDC veut repenser la stratégie africaine de réponse aux épidémies


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Siège d'Africa CDC à Addis Abeba en Ethiopie
Siège d'Africa CDC à Addis Abeba en Ethiopie

Avec l’apparition de la COVID-19, les vulnérabilités en matière de réponses aux crises sanitaires mondiale ont été révélés et selon l’OMS, l’Afrique a enregistré plus de 12 millions de cas confirmé de COVID-19 et près de 250000 décès. La variole du singe auparavant limitée à quelques régions reculées, a refait surface avec près de 17541 cas dont 2863 confirmés par un test et 517 décès rapportés dans 13 pays africains depuis le début de l’année 2024 toujours selon l’OMS.

Ces épidémies ont souligné l’urgente nécessité d’une industrie pharmaceutique solide et indépendante en Afrique. En effet les dirigeants africains doivent penser au développement d’une industrie pharmaceutique locale afin de réduire sinon faire disparaitre la dépendance de l’Afrique aux importations de médicaments.

CDC Afrique, Centre Africain de contrôle et prévention des maladies, est une agence de santé continentale autonome de l’Union africaine. Son but est d’appuyer les initiatives de santé publique des pays africains et pour renforcer la capacité de leurs institutions de santé publique dans la gestion efficiente des menaces de maladies. Selon l’Africa CDC, l’objectif est de faire fabriquer sur le continent d’ici 2040, 60% des vaccins qui seront utilisés en Afrique. Pour y parvenir il sera question, d’après Hala Audi, CEO d’Unizima, marque du groupe Univercells, en charge de déployer son expertise dans les pays en voie de développement, d’utiliser deux approches possibles «l’approche dite traditionnelle» consistant à adapter des modèles ayant déjà fait leurs preuves ailleurs et «l’approche dite du bond en avant» qui vise à exploiter des technologies innovantes telles que l’ARN (acide ribonucléiques) pouvant permettre à l’Afrique de produire des vaccins de manière plus rapide et efficace.

«Avec l’ARN, on a pas besoin de passer par de la fermentation ou de la croissance de cellules vivantes ce qui simplifie énormément le processus de fabrication. » explique Hala Audi, cette technologie permettra d’ailleurs au continent de ne pas seulement suivre, mais de devenir un leader mondial dans la production pharmaceutique.

Siège d’Africa CDC à Addis Abeba en Ethiopie

Cependant, concrétiser cette vision va nécessiter un renforcement du cadre réglementaire et les capacités humaines. L’African Médecines Agency (AMA), incubé par l’Africa CDC est une initiative indispensable et cruciale pour harmoniser les normes de qualité à travers le continent et faciliter la production et distribution de médicaments à grande échelle.

Hala Audi déclare d’ailleurs que « la création de l’AMA est essentielle pour bâtir un marché commun en Afrique, similaire à ce que l’Agence européenne des médicaments a permis en Europe. » L’objectif est de stimuler les investissements nécessaires, permettant de répondre aux besoins du continent et de contribuer à sa croissance économique car les opportunités économiques et sociales d’une telle industrie seraient un atout majeur pour l’Afrique.

Le continent pourrait ainsi non seulement répondre à ses propres besoins en vaccins et en médicaments mais aussi devenir un exportateur sur la scène internationale.

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Diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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