Afric Collection 2006 : la mode solidaire


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Mariam Combelas, présidente d'Afric Collection

La deuxième édition d’Afric Collection a débuté lundi à Douala au Cameroun. Avec pour points d’orgue un défilé concours de jeunes stylistes, jeudi, et un défilé gala, samedi, avec de grands créateurs de tout le continent. L’événement a également ouvert cette année un village d’expo vente d’une semaine. Interview de Mariam Combelas, présidente de l’association à l’initiative d’un projet qui a gagné de nouveaux galons.

De Douala

Un défilé de 17 créateurs de mode de toute l’Afrique, mais aussi cette année un défilé concours de jeunes créateurs et un village d’expo-vente d’une semaine (au lieu d’un seul jour auparavant) : l’édition 2006 d’Afric Collection se veut beaucoup plus ambitieuse. Campé à Douala (Cameroun) dans les jardins de l’hôtel Sawa, l’événement s’impose d’ores et déjà comme l’un des grands rendez-vous de la mode africaine en Afrique Centrale. A la tête de l’organisation, une association éponyme présidée par l’ancien mannequin Mariam Combela, épaulée par Sandrine Di Guisto (vice-presidente) et Lolyta Job (directrice événementiel). Les trois femmes ont travaillé un an sur la préparation de la manifestation. Mariam Combelas revient pour Afrik sur la philosophie du projet et lève une partie du voile sur l’envers du décors.

Afrik.com : Au-delà du défilé continental des créateurs de mode quels sont les objectifs d’Afric Collection ?

Mariam Combelas :
Les premier objectif est d’aider les jeunes stylistes à se faire connaître. C’est pourquoi nous leur avons donné (gratuitement, ndlr) des stands pour qu’ils puissent exposer et vendre leur travail. Cette année, nous avons également organisé en leur honneur un défilé concours où il y a des prix à gagner. L’événement a également un volet social dans la mesure où nous consacrons 5% des recettes de la semaine d’expo-vente à une cause, en l’occurrence, cette année, les orphelins. Et pour cela, nous travaillons avec l’association locale Main dans la Main.

Afrik.com : Afric Collection est un gros événement. Vos ambitions se situent-elles vraiment au simple niveau de militant culturel ?

Mariam Combelas :
Non, Afric Collection est une boîte d’événementiels, mais toujours avec une dimension humaine et solidaire. Nous travaillons pour être une plaque tournante de la mode. Aujourd’hui les journaux nous présentent comme le plus grand événement en Afrique Centrale. Ils nous prêtent une belle stature et nous oeuvrons pour la mériter.

Afrik.com : Afric Collection est-il amené à être une manifestation itinérante ?

Mariam Combelas :
Bien sûr, Afric Collection est un défilé international. Ça peut être en Afrique de l’Ouest, comme en Afrique de l’Est. D’ailleurs nous avons certaines propositions vis-à-vis de cela.

Afrik.com : A-t-il été plus difficile de monter cette seconde édition ?

Mariam Combelas :
Nous avons eu un peu plus de sponsors par rapport à la première édition, mais nous avons eu plus de travail que la fois dernière où cela n’avait duré qu’une journée avec un défilé de créateurs de mode du continent et une expo vente. Là, nous avons, en plus, mis sur pieds un village d’exposition d’une semaine et un défilé de jeunes stylistes. Il faut dire également que nous bénéficions des compétences d’une bonne boîte de communication, la société Ponctuel!, qui nous aide pour tout ce qui est logistique et organisation. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur la gestion des défilés et des invités. En fait c’est toute une synergie de personnes complémentaires qui est en action.

Afrik.com : Est-il facile de convaincre de grands stylistes, comme Alphadi, de participer à votre événement ?

Mariam Combelas :
Il y a malheureusement beaucoup d’arnaques dans le milieu et il faut d’abord avoir la confiance des gens pour les convaincre de venir participer à votre événement. Cela a été un peu difficile au départ, mais il y a certains stylistes avec qui j’avais déjà travaillé en tant que mannequin. Et puis c’est vrai qu’il y a eu l’appui de mon frère Benson Diakité qui m’a beaucoup aidée.

Afrik.com : Combien a coûté l’événement ?

Mariam Combelas :
Notre budget de base est 48 millions de FCFA. Mais nous sommes largement au-dessus, car nous avons eu beaucoup d’extras.

Afrik.com : Avez-vous une aide de l’Etat ?

Mariam Combelas :
Non, nous fonctionnons uniquement avec des sponsors et de l’apport personnel. Nous avons essayé plusieurs fois de solliciter les autorités, notamment via la déléguée du ministère de la Culture. Mais ça n’a rien donné. Nous espérons que l’Etat sera là l’année prochaine avec nous. En tout cas, ils sont là et voient à peu près ce que nous sommes capables de faire sans eux. Pour autant, les autorités croient en la culture et, d’une certaine façon, nous soutiennent. Le délégué du ministère des Petites et Moyennes Entreprises était présent, tout comme le délégué du ministère de la Culture, lundi, lors de l’inauguration de l’événement. Mais c’est bien beau de nous encourager moralement, il faut également le faire financièrement.

Afrik.com : Combien de temps de préparation nécessite l’événement ?

Mariam Combelas :
Cela nous prend toujours un an. Dès qu’on a fini la première édition, nous avons commencé à préparer la seconde.

Afrik.com : Un an de préparation pour une semaine de show. Quels sont les facteurs de stress liés à l’organisation d’un tel événement ?

Mariam Combelas :
Le stress est lié à beaucoup de choses : à l’accueil et au séjour de vos invités, à l’événement en lui-même. Vous craignez des problèmes de lumière, de timing, de climat (le défilé est en plein air, ndlr).

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